Intervention de Christophe d'Enfert

Réunion du mercredi 29 avril 2020 à 17h15
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Christophe d'Enfert, directeur scientifique de l'institut Pasteur :

L'institut Pasteur s'est mobilisé dès le mois de janvier, par le biais de son centre national de référence (CNR) des virus des infections respiratoires et de la cellule d'intervention biologique d'urgence, en mettant au point un test diagnostic, RT-PCR (transcription inverse-réaction de polymérisation en chaîne), qui a servi à diagnostiquer les premiers patients hospitalisés et soupçonnés d'avoir développé un Covid-19. Le CNR a rapidement isolé le virus à partir de prélèvements effectués sur des patients et il a séquencé le génome du virus.

Une task force sur le coronavirus s'est également déployée, dans l'objectif de mettre autour de la même table les chercheurs spécialistes en virologie et vaccinologie ainsi que l'ensemble des services support de l'institut Pasteur, de façon à coordonner au mieux le développement de projets de recherche et à mettre à la disposition des chercheurs les ressources nécessaires au développement de ces projets. Cela nous a permis de lancer rapidement un grand nombre de projets, visant à développer des outils de diagnostic et de sérologie utiles aux travaux de recherche épidémiologique et de modélisation, comme celui de l'équipe de Simon Cauchemez, qui évalue le niveau d'attaque du virus dans la population française. Le travail de l'équipe d'Arnaud Fontanet et du professeur Bruno Hoen sur la séroprévalence dans le cluster de l'Oise fournit des éléments sur la circulation du virus dans l'un des premiers foyers épidémiques.

Certaines de nos équipes sont impliquées dans l'étude de la pathogenèse du virus et tentent d'identifier ses failles, afin d'élaborer des stratégies thérapeutiques par l'identification de petites molécules qui pourraient cibler le virus ou par le développement d'anticorps monoclonaux qui pourraient empêcher l'entrée du virus dans les cellules qu'il cible.

Nous étudions également les candidats vaccins, avec des développements utilisant comme plateforme vaccinale soit le vaccin contre la rougeole, soit des lentivirus. Ces projets avancent bien. Les préparations vaccinales de recherche ont été développées. Elles donnent des résultats a priori satisfaisants dans des modèles animaux. Il est envisageable de démarrer des études cliniques dans les semaines ou les mois à venir.

Ces recherches ont été permises par des financements nationaux et le soutien de REACTing, de l'Agence nationale de la recherche (ANR) et du programme hospitalier de recherche clinique (PHRC), par des financements européens et internationaux, comme ceux de la CEPI ( Coalition for Epidemic Preparedness Innovations ), mais aussi grâce à la générosité publique. Tout cela concourt à la flexibilité de l'institut Pasteur. Enfin, le réseau international des instituts Pasteur offre la possibilité de développer des recherches internationales sur cette épidémie.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.