Deux types de tests de sérologie ont été développés par l'institut Pasteur : les tests ELISA ou des versions légèrement différentes, qui permettent de mesurer la présence dans le sang d'anticorps dirigés contre le virus, et des tests plus sophistiqués, permettant de mesurer les anticorps neutralisants, qui bloquent l'interaction du virus avec les cellules qu'il pourrait infecter.
Aujourd'hui, grâce à l'utilisation de ces tests sur des collections de sérums pré-épidémiques ou per-épidémiques, on commence à disposer d'informations sur la robustesse des premiers types de tests, au regard de la présence d'anticorps neutralisants et de l'éventuelle protection apportée par celle-ci dans le cadre d'une réinfection. Mais, comme l'a indiqué Mme Barré-Sinoussi, nous n'avons aucune certitude sur le caractère protecteur de ces anticorps contre une réinfection. L'utilisation des tests sérologiques en population de façon large n'est donc pas à recommander.
Ceux-ci présentent cependant un intérêt pour les études de séroprévalence et pour la compréhension de l'épidémie. Dans les semaines ou les mois qui viennent, nous serons capables d'établir, en utilisant soit des études cliniques, soit des modèles animaux, des corrélats de protection, qui indiqueront la corrélation entre réponse anticorps et protection contre une réinfection.
Ce jour-là, les tests de sérologie deviendront utiles dans la population, si du moins on n'est pas confronté à ces spécificités relativement faibles qui entraînent la présence de nombreux faux positifs. Les tests développés à l'institut Pasteur sont importants pour évaluer les tests développés par les sociétés de biotechnologie et les industriels. Les résultats commencent à nous parvenir. Ceux de sept à huit tests seront publiés prochainement. Nous constaterons probablement des avancées au cours des prochaines semaines.