Concernant le développement des vaccins, il y a probablement plus d'une centaine de projets dans le monde, dont soixante-dix à quatre-vingts sont crédibles. Cinq à sept en sont déjà au stade des études cliniques de phase un ou de phase deux. D'autres sont des études précliniques, avec un nombre important de plateformes vaccinales différentes qui sont évaluées, et de stratégies vaccinales développées.
On peut donc espérer, en particulier grâce aux procédures accélérées qui sont instaurées en France et dans d'autres pays, avoir des résultats positifs d'ici à un an pour au moins l'un de ces vaccins en cours de développement. Je prends l'exemple du vaccin rougeole qui est en cours de développement à l'institut Pasteur : les études cliniques devraient démarrer au mois de juillet et nous espérons avoir, dans le courant du premier semestre, des phases cliniques deux et trois qui permettraient de lancer des productions de masse et de généraliser la vaccination. C'est un processus très rapide et l'on peut espérer, étant donné le niveau d'investissement des équipes de recherche dans ce domaine, avoir un vaccin généralisé d'ici à un an.
Les questions de la production de ce vaccin et de l'efficacité à long terme de la protection qu'il pourrait conférer se poseront bien évidemment. Une autre question a été posée : le peu d'informations sur l'immunité indique-t-elle que la stratégie vaccinale n'est pas la bonne ? Je ne le crois pas. Nous avançons très rapidement dans la compréhension de ce nouveau coronavirus et nous aurons probablement dans un an environ quelques vaccins disponibles, avec des stratégies différentes. À partir de là, nous pourrons savoir quelle est la durée de la protection induite par ces vaccins, et donc dans quelle mesure la vaccination contribue à l'élévation de l'immunité collective, ce qui est important pour résoudre cette épidémie à long terme.