J'associe à mes questions mon collègue Philippe Berta.
La première s'adresse au professeur Barré-Sinoussi et concerne le CARE, qui est constitué d'experts scientifiques et qui a pour mission de centraliser les propositions émanant de scientifiques ou d'industriels en matière de diagnostic, de thérapeutique mais aussi de numérique, allant jusqu'à l'intelligence artificielle. Si tel est le cas, et si vous confirmez que l'intelligence artificielle est bien concernée, comment et dans quels délais garantissez-vous, dans un premier temps, une réponse de bonne réception, puis, éventuellement, de prise en considération ?
Les auteurs de diverses propositions se plaignent de ne pas avoir toujours eu la garantie que leur message vous soit bien parvenu. Le portail Innovation, lancé ce week-end par le Gouvernement, est-il une voie d'entrée complémentaire ou un outil pour vous permettre de sélectionner les projets ?
Enfin, en ce qui concerne la décision scientifique, vous fondez-vous sur votre seule appréciation ou fondez-vous votre expertise sur un conseil scientifique ou sur les reviewers de l'Agence nationale de la recherche, du Haut Conseil à l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur, ou de toute autre structure d'évaluation appartenant aux différents organismes de recherche ?
Ma deuxième question s'adresse au professeur d'Enfert et porte sur l'institut Pasteur. L'un des points forts de votre institut réside dans ses centres avancés situés aux quatre coins du monde, en particulier dans les pays en voie de développement. On note ainsi l'existence d'un institut Pasteur au Laos, à quelques centaines de kilomètres de la frontière chinoise. Il s'agit donc d'un centre avancé pour l'étude des coronavirus, mais la faiblesse de ses moyens et l'absence de virologue sur le terrain jusqu'en novembre 2019 ont été dénoncées. Quels commentaires pouvez-vous apporter à cela ?
Par ailleurs, des essais de sérothérapie basés sur les transferts d'anticorps issus de patients asymptomatiques ou en voie de guérison ont été mis en route. Disposez-vous de premiers résultats ?
Enfin, votre institut doit décerner des avis décisifs pour les diagnostics sérologiques qui, en complément des diagnostics viraux, seront si utiles dans la phase de déconfinement. Où en sommes-nous et l'industrialisation à grande échelle sera-t-elle possible rapidement – même si je crois que, sur ce dernier point, vous avez déjà apporté des éléments de réponse ?