Santé publique France indique que le nombre de tests stagne depuis quelques semaines, à 90 000 par semaine, alors que le Gouvernement en annonçait 150 000.
En tant que scientifiques, vous connaissez les problèmes d'approvisionnement. Les deux fournisseurs phares, Thermo Fisher Scientific et Qiagen, appartiennent désormais au même groupe. Des pénuries apparaissent un peu partout. Beaucoup de laboratoires, comme celui de l'institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille, ont dû trouver des solutions alternatives, avec des laboratoires vétérinaires, par exemple, parce qu'ils n'arrivaient plus à se fournir. Des problèmes d'approvisionnement et de prix sont apparus.
Vous avez parlé de faux négatifs. Pour ma part, je m'inquiète plutôt du fait que les cas compliqués nécessiteront plusieurs tests PCR. Ainsi, pour les patients atteints d'une infection ORL, il faudra procéder à de nouvelles cultures, dont les résultats risquent d'être faussés par des restes d'ARN viral, sans virus actif. Je pense donc qu'on sous-estime le nombre de tests PCR nécessaires.
Par ailleurs, cela a été dit, l'élaboration d'un test sérologique ne sera pas simple, compte tenu des médiations cellulaires et humorales. D'après la littérature, l'augmentation du taux d'immunoglobuline, plus tardive qu'attendu, pourrait n'intervenir qu'au bout de trois à quatre semaines. L'immunité ne pourra être donc vérifiée que tardivement, et de manière incomplète, voire pas du tout. Il se pourrait même qu'elle soit inefficace. Cela fait beaucoup d'incertitudes ! Pouvez-vous confirmer ces différents constats et revenir sur la lutte stratégique à mener pour obtenir le volume de tests nécessaires ?