Le coronavirus pourrait être l'occasion d'une véritable bifurcation écologique, mais vous ne voulez pas saisir cette chance. Madame la ministre, on ne vous a pas entendue concernant l'avis favorable donné au projet d'exploitation d'or primaire et alluvionnaire, dit Montagne d'or bis, en Guyane alors qu'il implique une déforestation massive, la pollution irréversible des sols et que l'entreprise attributaire est déjà poursuivie pour des faits de pollution environnementale. On ne vous a pas non plus entendue concernant la finalisation des négociations des traités de libre-échange entre l'Union européenne et le Mexique, ou avec le Vietnam, en pleine crise mondiale, alors que l'urgence est à la relocalisation. Vous êtes également muette quand l'état d'urgence devient un prétexte pour affaiblir le droit de l'environnement : un décret, publié début avril, permet aux préfets de déroger à certaines normes. Vous ne dites rien quand on apprend que l'enquête qui vise les militants antinucléaires de Bure a coûté près d'un million d'euros, a abouti à des milliers d'heures d'écoute, tout en mobilisant extrêmement les forces de police et de justice.
Vous êtes à la tête du ministère de la transition écologique et solidaire et, alors que nous traversons une crise dont les origines sont écologistes, où sont la transition écologique et la solidarité ? Vous êtes à ce ministère ce que Casper est pour les humains : un fantôme. Quand allez-vous revenir sur terre et enclencher les mesures dont nous avons tant besoin ?