Intervention de élisabeth Borne

Réunion du mardi 5 mai 2020 à 17h30
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

élisabeth Borne, ministre :

Monsieur Pancher, vous avez raison, il ne faut pas perdre l'acquis du télétravail. Cette crise engendre beaucoup de difficultés, de douleur et de souffrances, mais elle a également conduit à la mise en place rapide du télétravail pour une large proportion des salariés, alors que personne n'y aurait cru avant la crise. Il est important de la capitaliser, d'autant que, même s'ils souffrent du confinement, les salariés apprécient le temps de transports économisé et la fatigue en moins. Les ordonnances réformant le code du travail, prises au début du quinquennat, ont largement facilité le télétravail. La loi d'orientation des mobilités (LOM) a ensuite prévu une négociation obligatoire entre les salariés et leur employeur concernant les déplacements domicile-travail.

Le meilleur déplacement est celui qu'on ne fait pas ! En sortie de crise, il faudra bâtir sur ce socle propice. Nous accélérerons la publication des textes régissant le forfait mobilité afin d'accompagner les modes de déplacement les plus vertueux – vélo, covoiturage. Le développement du télétravail passera sans doute également par des tiers lieux dans les territoires où il est compliqué de télétravailler de chez soi. Vous pouvez compter sur ma détermination pour capitaliser sur cet acquis.

Rassurez-vous, monsieur Pancher, les 20 millions d'euros annoncés la semaine dernière ne remplacent pas les 350 millions d'euros déjà promis. Nous allons continuer à soutenir le développement des infrastructures cyclables. Nous avons souhaité stimuler l'utilisation du vélo et permettre à tous ceux qui ont un vélo dans leur cave ou leur garage de le faire réparer. Le plan vise également à soutenir les collectivités afin qu'elles déploient très rapidement des stationnements sécurisés pour les vélos. Cela permettra à un maximum de Français d'adopter durablement ce mode de déplacement.

Effectivement, il faut accélérer la transition écologique et j'ai plaidé en ce sens lors de mon audition la semaine dernière : contrairement à la situation de 2008, les technologies sont désormais mûres. Des filières industrielles se sont structurées pour les voitures zéro ou très faibles émissions et dans la rénovation des bâtiments. En prenant appui sur ces filières, nous relancerons notre économie, assurerons sa résilience, ainsi que celle de la société, mais protégerons également la santé des Français. En effet, la pollution de l'air est un facteur aggravant de la crise sanitaire actuelle.

Madame Panot, si vous n'écoutez pas, vous ne pouvez pas m'entendre… Concernant le projet de mine en Guyane, j'ai clairement indiqué que je m'y opposerai s'il ne respectait pas nos exigences environnementales. Même si vous ne voulez pas l'entendre, ni le voir, depuis le début du quinquennat, nous avons adopté la loi d'orientation des mobilités, révolutionnaire, qui vise à encourager toutes les mobilités propres. Nous avons également fait voter la loi relative à l'énergie et au climat afin d'atteindre la neutralité carbone en 2050 et nous sommes le premier pays en Europe à l'avoir fait. Vous avez examiné une loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire, une des plus ambitieuses d'Europe. Nous avons stoppé le projet de Notre-Dame-des-Landes et celui d'EuropaCity. Malgré la crise actuelle, nous avons publié notre Stratégie nationale bas-carbone – cap vers la neutralité carbone – et une programmation pluriannuelle de l'énergie, saluée par tous les acteurs. Si vous ne voulez pas voir les engagements du Gouvernement, c'est votre choix…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.