Monsieur M. Gabriel Serville, le Président de la République a indiqué dans un message récent que l'absence de quatorzaine devait être la règle de droit commun au sein de l'espace Schengen.
S'agissant des flux aériens entre la métropole et les DOM-TOM, à l'équilibre sanitaire parfois fragile, qui doivent notamment permettre le retour des 12 000 étudiants ultramarins, une réflexion visant à trouver la meilleure solution est en cours avec les préfets concernés. Comme je l'ai indiqué, j'apporterai des précisions à ce sujet avec la ministre des outre-mer d'ici à la fin de la semaine.
S'agissant du taux de remplissage des avions, que nous surveillons quotidiennement avec Air France, notamment sur les vols intérieurs, afin qu'il avoisine les 50 %, il faut distinguer tout d'abord la phase actuelle, au cours de laquelle le petit nombre de vols assuré a parfois connu une certaine affluence qui n'est pas totalement étrangère au retour de personnes s'étant déplacés avant le confinement. À ma demande, Air France a très rapidement distribué, de façon systématique, des masques tant à ses passagers qu'à son personnel, de façon à assurer leur sécurité sanitaire.
Ensuite, au cours de la phase de réouverture progressive du trafic, il faut une harmonisation. Il ne saurait exister de dissymétrie entre les mesures sanitaires prises en France, dans l'espace Schengen et en Europe car elles induiraient une dissymétrie économique. Ainsi, Lufthansa ne respecte pas le taux de remplissage de 50 %, pas plus que les Anglais ne le feront.
Il faut que les mesures sanitaires, particulières dans les cabines d'avions nous permettent à la fois d'élaborer un continuum de sécurité sanitaire tout au long du parcours du passager et de prendre en compte la dimension économique. Je vous rappelle que si un TGV atteint son équilibre économique avec un taux de remplissage de l'ordre de 55 %, celui-ci doit être de quelque 75 % pour un avion.
Si la connectivité dans le monde d'après permettra peut-être d'envisager différemment ces données, il demeure urgent d'harmoniser nos mesures sanitaires et d'exploitation ainsi que de coordonner les calendriers : c'est la raison pour laquelle nous avons pris cette initiative européenne avec le groupe formé avec l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne.
Monsieur Christophe Bouillon, notre ambition demeure intacte pour la SNCF. L'arrêt ou le ralentissement de certains travaux conduiront à revoir le calendrier, en bonne intelligence et en parfaite coordination avec les territoires et la société nationale. Seule la reprise du trafic nous assurera cependant la visibilité nécessaire sur les coûts et à la mise au point d'un calendrier précis.