Nous sommes nous aussi favorables à la réouverture des écoles. Vous avez mentionné les raisons pédagogiques et sociales qui la justifient, mais pourquoi refusez-vous d'assumer le motif économique ? Il n'y a rien de mal à cela, bien au contraire.
Nous sommes favorables au déconfinement scolaire, à condition que celui-ci s'effectue sous protection. Notre divergence porte sur le choix d'un déconfinement à la carte, laissé à la triple appréciation des parents, des maires et des enseignants – puisque ces derniers peuvent exercer leur droit de retrait. Comme vous le savez, l'instruction est obligatoire. Il y a deux hypothèses : soit nous garantissons les conditions de sécurité pour nos enfants, et dès lors, il n'y a aucune raison de faire de l'école une option ; soit nous n'en sommes pas capables, et il n'y a pas lieu de la rouvrir.
Dès lors pourquoi refusez-vous de tester les enseignants et les personnels des établissements scolaires, comme le fait l'Allemagne ? Est-ce un choix politique assumé ou est-ce lié à un manque de tests ? Qui financera la fourniture de gel hydroalcoolique et de lingettes désinfectantes aux écoles ? Comptez-vous mettre à disposition de tous les établissements scolaires, dès la rentrée, des thermomètres pour leur permettre de prendre la température des élèves comme l'exige le protocole sanitaire ?
C'est en répondant à ces questions que se posent les Français, en organisant un déconfinement sous protection, que vous dissiperez l'anxiété qui règne aujourd'hui dans notre pays.