L'une des dispositions censurées concerne le système d'information visant à assurer le suivi des personnes contaminées et des « cas contacts » : les organismes qui assurent l'accompagnement social des personnes infectées ne pourront avoir communication de certains renseignements collectés, ce qui peut se comprendre. Nous étudions donc l'adaptation du dispositif à cette décision. En pratique, le système d'information est surtout conçu pour le personnel médical et paramédical, au sujet duquel le juge constitutionnel n'a pas formulé d'observation.
Le plan de déconfinement français devait prévoir la réversibilité, comme c'est le cas dans tous les pays comparables ; les Allemands parlent de « coup de frein ». Si certains indicateurs se dégradent, on ne peut attendre le 2 juin pour en tirer les conséquences. Il serait déraisonnable de ne pas envisager cette hypothèse, puisque le virus est toujours là et, surtout, qu'il est imprévisible, nous disent les scientifiques et les observations faites dans plusieurs pays voisins. Ce coup de frein éventuel sera le plus territorialisé possible dès que les indicateurs feront apparaître un cluster, c'est-à-dire un nombre de cas anormalement élevé, dépassant les seuils que nous admettons. Cela doit être prévu, et nous le faisons. Le reconfinement peut concerner l'ensemble du pays ou des territoires déterminés ; nous devons avoir une capacité de réaction très rapide pour rompre toute chaîne de contamination dès qu'elle se déclare.
Ce qui se passera après le 2 juin dépend de nous tous. La réussite observée au cours des trois semaines qui le précède suppose que chacun assume ses responsabilités : l'État et l'ensemble des collectivités bien sûr, mais aussi nos concitoyens. Le succès de la sortie du confinement sera d'autant plus marqué que chacun aura respecté les règles élémentaires de prévention de la contagion – gestes barrières, respect de la distance physique et sociale, port du masque partout où nous l'avons demandé. Le pays a en quelque sorte rendez-vous avec lui-même. À mesure que le 11 mai approchait, on a ressenti, parfois, un peu de laisser-aller. Une grande part du succès est entre les mains de nos concitoyens et, pour aller plus loin le 2 juin, nous devons faire preuve de sens des responsabilités et de discipline car le virus est toujours là.