Intervention de Jean Castex

Réunion du mardi 12 mai 2020 à 17h30
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Jean Castex :

Le parangonnage a été étendu aux pays que vous avez cités mais je n'ai pas établi de contacts avec mes homologues de ces États car il me paraissait que, culturellement, les comparaisons avec les pays qui nous entourent seraient les plus immédiatement utiles.

Du 11 mai au 2 juin, des indicateurs épidémiologiques nous permettront d'apprécier l'évolution de la situation sanitaire. Le premier indicateur d'alerte, élaboré par Santé publique France, reflète la circulation nationale du virus par la recension hebdomadaire de la proportion de passages aux urgences pour suspicion de covid-19, analyse que l'on peut croiser avec celle de l'activité de SOS-Médecins là où elle s'exerce. Le deuxième indicateur est la capacité en lits hospitaliers, lits de réanimation particulièrement. C'est l'un des principaux critères qui ont conduit le Gouvernement à décider de la date du 11 mai : ce n'est que lorsque les capacités de réanimation sont restaurées à un niveau suffisant que nous pouvons décider de passer à la phase suivante. Cet indicateur est suivi à l'échelon régional. Un troisième critère va entrer en vigueur : le résultat des tests virologiques. Il nous fallait pour cela disposer du système d'information national de dépistage du covid-19 (SIDEP). Le taux de couverture en tests et les résultats de ces tests constitueront un indicateur essentiel. À titre de comparaison, les Allemands ont décidé qu'ils donneraient un « coup de frein » si, dans un district donné, ils constataient sur une période de sept jours cumulés 50 nouvelles contaminations pour 100 000 habitants. Pour ce qui nous concerne, le nombre de cas par jour sera apprécié au niveau national ; le nombre de cas constatés quotidiennement devrait doubler par rapport à ce qu'il est aujourd'hui pour que nous décidions un reconfinement, territorial ou national.

La représentation nationale a adopté des dispositions spécifiques à l'outre-mer, et des mesures particulières de maintien des capacités hospitalières et d'approvisionnement en masques. J'ai omis de mentionner que le Conseil constitutionnel avait censuré les dispositions relatives à la mise en quarantaine ou en isolement des personnes entrant sur le territoire national ou arrivant en Corse ou dans une collectivité d'outre-mer. L'essentiel du dispositif de protection spécifique, qui existait en phase de confinement et qui vise à assurer, à Mayotte notamment, une protection spécifique à ces territoires, doit être adapté mais maintenu ; la situation épidémiologique de ces territoires l'exige.

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