Un déconfinement réussi est un déconfinement bien compris. Or, bien que le virus ait très inégalement circulé sur notre sol – l'écart, selon l'Institut Pasteur, est de 1 à 8 – et bien que l'on parle de territorialisation, le traitement, pour l'essentiel, est identique pour toutes les régions. Je comprendrais mieux que l'on ne puisse pas rouvrir les restaurants situés dans des zones très urbanisées telles que l'Île-de-France, mais que des réouvertures assorties de restrictions d'accès soient autorisées en Bretagne ou en Nouvelle Aquitaine, où le virus a circulé sept fois moins. Je ne comprends pas davantage pourquoi, dans la limite de 100 kilomètres, on peut passer d'un département classé « rouge » à un département classé « vert » ; d'ailleurs, quel est le sens de la limite de 100 kilomètres ? Pourquoi rouvrir les médiathèques tout en diffusant un protocole de réouverture des écoles dans lequel on lit que si un livre est pris en main à la bibliothèque scolaire il ne peut plus être touché pendant cinq jours ? C'est incohérent. Et encore : dans certains départements en tout cas, les marchés ont rouvert mais n'y sont pas acceptés les commerces non alimentaires – les marchands de vêtements par exemple, alors les boutiques de vêtements sont ouvertes, et qu'elles l'ont toujours été dans les centres commerciaux. Enfin, les Français risquent-ils d'être assignés à résidence ou limités dans leurs déplacements pendant les vacances scolaires, cet été ?