Intervention de Céline Verzeletti

Réunion du mardi 19 mai 2020 à 17h30
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la Confédération générale du travail (CGT) :

Il est essentiel, en effet, de revoir la classification des métiers. Ceux qui ont été en première ligne, comme on dit, sont les salariés les moins bien payés. Toutes les professions ont évidemment une utilité sociale, mais celles qui répondent vraiment à des besoins vitaux sont les moins bien rémunérées. Il est urgent de les revaloriser, dans le secteur du commerce comme dans les services publics ou l'aide sociale. Qui plus est, ce sont essentiellement des métiers à prédominance féminine. L'égalité professionnelle doit être rendue effective – ce n'est absolument pas le cas aujourd'hui.

J'ai du mal à comprendre pourquoi, sinon pour une question de coût, on allongerait le temps de travail. La crainte est que le chômage explose et cela risque de se produire, puisque beaucoup de personnes qui se trouvaient en situation de précarité, en contrat à durée déterminée, ont d'ores et déjà perdu leur travail. En même temps, on a constaté de nouveaux besoins : il est nécessaire de renforcer les services publics et de recruter massivement dans le système de santé.

Les 35 eurheures étaient nécessaires pour créer de l'emploi, mais bon nombre de salariés ne sont pas aux 35 heures effectives. Certains font des heures supplémentaires ; à l'inverse, d'autres ont des temps partiels subis, notamment les caissières, ce qui conduit à des rémunérations très basses. Il faut revoir le temps de travail pour tout le monde, afin que chacun puisse exercer à temps complet s'il le souhaite et que le temps partiel corresponde uniquement à du volontariat plus que de faire travailler davantage. Cela induirait de nouvelles inégalités, notamment entre les femmes et les hommes.

La revendication de la CGT est même de travailler moins : nous appelons à passer aux 32 heures. Le progrès social consisterait à réduire le temps de travail parce qu'il est nécessaire de le partager et qu'il faut penser aux conditions de travail et de vie des salariés. On remercie ceux qui ont été physiquement sur le pont, or non seulement ce sont les moins bien rémunérés, mais ils seront peut-être les premières victimes si l'on suit la piste de la déréglementation ou de l'allongement du temps de travail… Ce n'est pas tolérable. Il ne faut pas maltraiter davantage ces salariés, mais au contraire consolider leurs droits.

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