Intervention de Alain Griset

Réunion du mercredi 20 mai 2020 à 15h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Alain Griset, président de l'U2P :

Je suis favorable à la réduction des cotisations patronales. Et pour éviter de sacrifier une génération, il nous semble indispensable d'agir en faveur des nouveaux entrants sur le marché du travail, en particulier les apprentis.

Les entreprises adhérentes à l'U2P ne sont pas réputées pour pratiquer l'optimisation fiscale.

Nous étions en désaccord avec l'exigence d'un accord d'entreprise pour distribuer la prime exceptionnelle de pouvoir d'achat, ou « prime Macron ». Le Gouvernement y a mis fin depuis, mais faute de bénéfices, il n'y a plus rien à partager. Néanmoins, avant que l'accord d'entreprise soit imposé, nos entreprises avaient été les plus nombreuses à accorder cette prime. S'il était possible d'accorder une prime défiscalisée et désocialisée permettant de partager la valeur ajoutée, tout le monde serait gagnant – un tel dispositif devrait être pérenne.

Beaucoup s'inquiètent du taux d'intérêt qui sera appliqué aux PGE après la première année et des modalités de remboursement. Nous ne retournerons pas à une activité économique complète dans les six prochains mois, il faut donc trouver un mécanisme de remboursement plus étalé, à un taux garanti, et suffisamment bas pour que les entreprises absorbent le choc. Permettez-moi de revenir sur les conditions d'attribution du PGE, car la situation est anormale. Il est demandé aux entreprises d'utiliser un prêt de trésorerie pour payer les charges fixes couvrant la période où elles ont dû fermer. Pourtant, l'objet du PGE était de payer les fournisseurs et les charges, pas les frais fixes des entreprises obligées de fermer. Ce n'est pas un cadeau, mais une double peine !

S'agissant de la trésorerie des entreprises et des créances, nous suivons toutes les semaines l'évolution des délais de paiement avec le médiateur des entreprises. Les plus grandes entreprises font leur trésorerie sur notre dos, et nous assistons à un phénomène nouveau : des assureurs-crédits obligent les fournisseurs à exiger des artisans un règlement immédiat. Nous sommes pris en étau, le montant du crédit inter-entreprises dépasse les encours de crédit bancaire. Il faut y remédier.

La transition écologique ne doit pas être punitive pour nos entreprises, et les mesures de transformation de l'économie ne doivent pas être complexes au point d'en devenir inapplicables. Les normes dans le bâtiment l'ont illustré jusqu'à la caricature, le bonus écologique venait à dépendre du côté du mur où l'on posait le robinet… Les kilos de circulaires rendent les mesures inapplicables ; prenez garde aux excès des règlements d'application ! Je me souviens que le président Hollande avait annoncé qu'un milliard serait consacré chaque année à la transformation de l'économie, nous n'en avons jamais vu le millième car le dispositif était inapplicable. La complexité est la pire chose pour nos entreprises, et elle est malheureusement très fréquente dans les normes écologiques.

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