Monsieur Bourdillon, merci pour votre présence parmi nous et pour vos réponses particulièrement éclairantes. Nous nous connaissons, puisque je suis la référente parlementaire de Santé publique France. Je vous retrouve tel que je vous ai connu avant votre départ. Pierre Dharréville vous a déjà interrogé sur l'EPRUS ; je n'y reviendrai donc pas, sauf pour vous demander, tout simplement, si vous regrettez son absorption dans Santé publique France. Si vous étiez encore à la manœuvre, imagineriez-vous de réindividualiser cet organe pour qu'il soit plus efficient ?
Je voudrais vous interroger, une fois de plus, sur les masques. Le 4 mars, la cellule de coordination interministérielle de logistique se met en place. Elle est chargée de gérer le stock de masques. Le 13 mars, le Premier ministre, Édouard Philippe, prend un décret de réquisition. Nous sommes à l'avant-veille du premier tour des élections municipales. Les stocks de masques sont donc réquisitionnés pour protéger les assesseurs. Or dans ma région, le Grand Est, qui a été particulièrement éprouvée – et la première touchée –, certains soignants, notamment les médecins exerçant en libéral, n'avaient strictement rien pour se protéger, ce qui suscitait leur incompréhension totale. Comme on le sait, ils en ont payé le prix fort : il y a eu de nombreux décès. Est-ce que, en tant qu'observateur confiné en Touraine, comme vous nous l'avez dit, et simple citoyen – puisque vous n'êtes plus à la tête de Santé publique France –, cette stratégie vous a paru sensée ? Auriez-vous voulu intervenir ? Peut-être d'ailleurs avez-vous, à ce moment-là, interpellé les autorités.