Le directeur général de la santé nous a laissé entendre hier que Santé publique France n'avait pas reçu la commande politique d'établir, sur la base des constats faits en 2018, une nouvelle doctrine relative à l'utilisation des masques : pouvez-vous nous le confirmer ?
Par ailleurs, pourriez-vous nous rappeler la chronologie des alertes et nous dire quelle était votre appréciation de la gravité de la pandémie au moment où vous avez alerté les autorités publiques ? La prise de conscience par celles-ci de la situation semble assez tardive si l'on se réfère aux déclarations faites par la ministre de la santé le 24 janvier 2020 et par le Président de la République le 6 mars 2020.
Quelle a été la place de Santé publique France dans la définition de la stratégie de lutte contre la pandémie ? Avez-vous pu exprimer votre avis au sujet des masques, des tests et du confinement, et avez-vous le sentiment d'avoir été écoutée ? Que pensez-vous des choix qui ont été faits sur ces différentes questions ? Comment avez-vous perçu l'annonce de la création d'un Conseil scientifique six jours avant le confinement ? Cette création n'était-elle pas trop tardive ? Pensez-vous qu'on puisse y voir une volonté de contourner l'expertise de Santé publique France ?
Enfin, vous avez pris vos fonctions en décembre 2019, c'est-à-dire très peu de temps avant le déclenchement de la pandémie, mais votre prédécesseur était déjà parti depuis cinq mois, ayant prévenu les autorités de nomination qu'il y serait obligé, étant atteint par la limite d'âge. Pensez-vous que la vacance du poste a été préjudiciable à la préparation de la réaction à la pandémie ?