À la mi-mars, au début du confinement, nous étions des milliers de volontaires de la réserve sanitaire à attendre de pouvoir apporter notre aide au personnel soignant, mais il aura fallu attendre quinze jours pour que nous soyons enfin mobilisés : comment expliquer un tel retard, et les nombreux bugs informatiques affectant le fonctionnement d'une plateforme aussi essentielle que celle sur laquelle nous devions nous inscrire ? Avez-vous demandé des emplois supplémentaires au ministère afin que l'inscription de ces 32 000 volontaires soit finalisée et que leurs coordonnées ne soient pas définitivement perdues ?
Par ailleurs, pourquoi n'avez-vous pas informé le ministère des risques d'une carence en masques après la destruction d'une grande partie des stocks ?
Selon l'épidémiologiste Anne-Claude Crémieux, Santé publique France aurait dû mener des enquêtes durant l'épidémie afin de comprendre comment les personnes se contaminent : cela aurait permis de mieux cibler les personnes contaminantes et celles risquant d'être contaminées. Pour quelles raisons Santé publique France ne fait-elle pas d'enquêtes de terrain qualitatives ? Selon vous, faut-il envisager une modification du métier de votre agence ?
Comment expliquer les grandes difficultés que vous avez eues à faire remonter des données du terrain et à suivre l'évolution de l'épidémie ? M. Bourdillon, que nous venons d'auditionner, a trouvé que les spots relatifs au covid-19 diffusés dans les médias étaient anxiogènes. Il ignore si ces annonces ont été faites à la demande du ministère : que pouvez-vous nous dire à ce sujet ? Enfin, quand vous avez constaté que les stocks de masques étaient périmés, avez-vous exprimé vos inquiétudes, et le cas échéant auprès de qui, quant au fait que nous pourrions manquer de masques ?