En février, le ministre de la santé, qui vient de prendre ses fonctions, explique au micro de France Inter que la France est prête face au risque pandémique. À la fin du mois, le directeur général de la santé, avec qui vous étiez en lien constant, affirme qu'il n'y a pas de risque de pénurie de masques. Le 13 mars, le Gouvernement infléchit sa position puisque le Premier ministre prend, à la veille du premier tour des municipales, un décret de réquisition des stocks au bénéfice des assesseurs. Dans la région Grand Est, alors que les patients sont déjà nombreux, les soignants ne sont toujours pas protégés. Une telle stratégie questionne. Étiez-vous en phase avec cette stratégie ? Avez-vous pu faire valoir votre position auprès de la DGS ou du ministre ?
Santé publique France est à la pointe en matière de prévention et ses campagnes de communication sont toujours adaptées. Mais n'y avait-il pas lieu, au XXIe siècle, d'adopter une stratégie autre que celle qui consistait à inviter les Français à rester chez eux et à attendre de ne plus pouvoir respirer pour appeler le 15 ?
Le retard pris dans la mobilisation de la réserve sanitaire est-il lié au fait que ce champ d'action de Santé public France aurait été laissé en souffrance durant la période d'intérim à la tête de l'agence ?