Intervention de Éric Ciotti

Réunion du jeudi 18 juin 2020 à 15h30
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Ciotti, rapporteur :

Lorsque vous étiez DGS, vous avez travaillé avec l'EPRUS, qui a ensuite été intégré à Santé publique France. Cette réorganisation a-t-elle été selon vous préjudiciable à la capacité de cet établissement public ? Celui-ci était à l'origine une administration resserrée ; en augmentant le nombre de ses missions, peut-être a-t-on contribué à les diluer. En matière de réactivité et de capacité à anticiper et à passer commande – notamment de masques – en période de crise, cette structure élargie a-t-elle été un avantage ou un inconvénient ?

Lorsque vous étiez en responsabilité, les stocks stratégiques étaient bien tenus, et vous avez fait en sorte que le niveau de 1 milliard recommandé par le Haut Conseil de la santé publique soit atteint – c'est la dernière fois où il a été garanti. Cependant, les manques observés dans les établissements médico-sociaux et dans les établissements hospitaliers me donnent un sentiment d'impréparation, et j'ai fait le même constat en tant qu'acteur de terrain. Vous avez très longuement expliqué, et de manière très claire, que ces difficultés relevaient de leur responsabilité propre. Quoi qu'il en soit, les choses n'ont pas fonctionné et cela a eu des conséquences très graves, tant dans les établissements hospitaliers que dans les EHPAD, qu'ils soient publics ou privés – c'est encore plus étonnant dans ce dernier cas, car on aurait pu attendre des grands groupes qu'ils soient particulièrement réactifs pour disposer de ces stocks de masques et d'autres équipements de protection tels que le gel hydroalcoolique ou les surblouses.

Quelles réformes faut-il mettre en œuvre pour éviter qu'un tel échec collectif se répète ? Ces établissements n'ont pas disposé des équipements nécessaires ; est-ce parce qu'il aurait fallu constituer un stock de manière plus globale et centralisée, pour mettre en œuvre une répartition plus efficace ? Quelles propositions pourriez-vous formuler pour que demain, si une deuxième vague survenait, ces établissements puissent se doter de manière efficace ? Faut-il donner à chacun la capacité de passer commande, ou bien recentraliser la commande publique ? Quelle stratégie recommandez-vous pour que nous ne soyons plus jamais aussi dépourvus ? Je l'ai vécu en tant que président du département, puis conseiller départemental : les Alpes-Maritimes disposaient de 800 000 masques qui dataient d'avant 2009 ; ils ont dans un premier temps été jugés inutilisables, mais ont fini par être validés par le délégué territorial de l'ARS pour être distribués aux EHPAD et, pour une partie d'entre eux, au CHU de Nice. Comment pourrions-nous gagner en efficacité ?

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