Benoît Vallet, qui a été DGS de 2013 à 2014, a évoqué des changements de normes chez les producteurs de masques, avec des dates de péremption, ce qui a conduit les décisionnaires de 2014 à généraliser ces normes, y compris pour les anciens stocks. Un audit a alors été effectué sur la totalité de nos stocks et 80 % des masques ont été détruits à partir de 2018.
François Bourdillon, l'ancien directeur de Santé publique France, a alors fait le constat que 600 millions de masques n'étaient plus opérationnels. Il a envoyé un courrier au DGS pour l'alerter mais seuls 100 millions de masques ont été commandés. La France se trouve donc complètement désarmée depuis le début de la crise sanitaire.
Revenons en 2010, quand nous découvrons ces nouvelles normes. Une analyse de la totalité de nos stocks aurait dû être effectuée à moment-là, les producteurs considérant qu'ils n'étaient plus fiables à 100 % et qu'ils avaient une durée limitée. Selon vous, pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour effectuer un audit ? Je sais que vous avez quitté vos fonctions en 2011, mais peut-être avez-vous une idée sur la question.
Enfin, quel jugement portez-vous sur l'achat de nouveaux masques, en 2018, en nombre insuffisant, ainsi que sur la destruction d'un important stock qui aurait pu être utilisé dans d'autres cadres ?