Les décisions liées au confinement et au port du masque dans la rue ne reposent pas sur des données scientifiques établies, claires et démontrables. Je peux dire que les rassemblements dans de telles situations m'apparaissent déraisonnables, mais le confinement appartient à un domaine politique qui m'échappe, comme j'ai eu l'occasion de le dire au Président, car il renvoie à la gestion de la population et de ses peurs. Je me suis interdit d'avoir une opinion à ce sujet.
Quant à mes propos sur la deuxième vague, je ne sais pas de quels fantasmes journalistiques ils sont issus. Je n'ai jamais dit cela. Pour les maladies qui évoluent selon une courbe en cloche, on peut savoir quand le nombre de cas culmine et quand il diminue, chose que j'ai évoquée devant le Président ; on voyait que l'on avait passé le sommet de la courbe et que celle-ci allait s'arrêter en mai. Nous avons fait un travail important sur la courbe des quatre coronavirus saisonniers, qui représentent 8 % à 10 % des infections respiratoires chaque année : ils évoluent de la même manière mais sévissent pendant la saison froide. Les deux hypothèses les plus plausibles sont soit que le Covid-19 devienne saisonnier soit qu'il disparaisse comme le SARS. L'inversion des saisons de part et d'autre de l'équateur nous donne des indications. Si une épidémie commence en ce moment en Nouvelle-Zélande, située à une latitude analogue à la nôtre dans l'hémisphère sud, nous pouvons penser que nous connaîtrons nous aussi une épidémie pendant la saison froide.