Notre pays et l'ensemble de la planète ont été confrontés, et le sont encore, à une épidémie inédite, aux conséquences majeures sur notre société et notre vie de tous les jours. La France n'en a pas fini avec l'épidémie : nous sortons de la phase aiguë et devons continuer à faire face à beaucoup d'inconnues et d'incertitudes, comme les autres pays de la planète.
Au moment où je vous parle, je veux avoir une pensée pour tous ceux qui parmi nous ont été touchés, que ce soit par la maladie, le deuil, ou la crise économique. Je pense aussi à tous ceux qui ont été en première ligne, à ces hommes et ces femmes qui, dans l'ombre, ont contribué à ce que nous puissions continuer à vivre, à nous déplacer, à être protégés. Je pense évidemment aux professionnels de santé, quel que soit leur mode d'exercice, qui ont accompli leur mission en s'exposant évidemment plus que d'autres au risque de contamination.
Je pense au ministère de la santé et aux agences régionales de santé (ARS) qui ont été mobilisés à un point qu'on ne peut imaginer. Je pense aussi aux services de l'État, notamment à l'ensemble des ministères qui se sont réorganisés pour se mettre au service d'une unique priorité, la lutte contre l'épidémie. Je pense aux collectivités locales, aux établissements de santé, aux établissements médico-sociaux et sociaux qui ont tant fait pour prendre en charge, rassurer et accompagner nos concitoyens, en particulier les plus fragiles d'entre eux.
Je pense aussi aux scientifiques, aux chercheurs qui se sont mobilisés pour accélérer le déploiement de protocoles de recherche dans tous les domaines. Enfin, je pense à tous nos concitoyens, qui ont permis à la vie de continuer.
En étant entendue devant vous, je souhaite pouvoir m'expliquer sur l'exercice des responsabilités qui ont été les miennes à la tête d'un ministère dont je veux redire à quel point j'ai été fière de le diriger : notre pays a de la chance de pouvoir compter sur un service de santé exceptionnel, bien loin de la caricature qu'en font ceux qui décrivent une faillite complète de notre système de santé.
Si notre pays a vu le meilleur, il est cependant légitime de s'interroger sur les faiblesses observées, qui sont le propre de toutes les crises ; le travail à mener pour en tirer des enseignements doit être fait en profondeur et dans toutes ses dimensions.
Je sais que je serai aussi entendue sur les raisons pour lesquelles j'ai quitté mon ministère lors de la phase initiale du risque épidémique et sur ce que j'ai pu faire pour préparer notre pays à ce type de risque, ainsi que sur les décisions que j'ai pilotées en direct.