Intervention de Brigitte Bourguignon

Réunion du mardi 30 juin 2020 à 17h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBrigitte Bourguignon, présidente :

Madame le ministre, je souhaite vous interroger sur deux points précis.

Premièrement, votre position vis-à-vis de la gravité de la crise a été amenée à évoluer à plusieurs reprises. Le 21 janvier – au cours d'une conférence de presse –, puis le 24 janvier, vous déclariez que le risque d'importation du virus de Chine et de sa propagation était très faible. Lors d'un entretien au journal Le Monde le 17 mars, vous indiquiez avoir su, au moment de votre départ du ministère de la santé, que « le tsunami était devant nous ». Sur France Inter le 28 mai, vous déclariez cette fois-ci, en parlant de votre regard sur l'épidémie au moment de votre départ du ministère, « je ne savais pas quand ça allait arriver, je ne connaissais ni l'ampleur ni la gravité ». Alors que ces déclarations peuvent apparaître contradictoires, pourriez-vous nous indiquer précisément votre état des connaissances et votre analyse du risque entraîné par l'épidémie à partir du mois de janvier, et jusqu'à votre départ le 16 février ?

Deuxièmement, je souhaite vous interroger sur la question centrale, légitime aux yeux de nos compatriotes, portant sur la gestion du stock de masques. Lors de son audition le 17 juin dernier, M. François Bourdillon, ancien directeur général de Santé publique France, nous a indiqué avoir adressé une lettre au directeur général de la santé, M. Jérôme Salomon, le 26 septembre 2018. Dans cette missive, sur la base du rapport du comité d'experts présidé par le professeur Jean-Paul Stahl, M. Bourdillon recommandait de constituer un stock de l'ordre d'un milliard de masques et concluait par ces propos : « Actuellement, 95 % des stocks des médicaments antiviraux détenus par Santé publique France sont périmés, les contrôles des masques chirurgicaux ont mis en évidence une non-conformité à la norme en vigueur sur un minimum de 60 % des stocks, ce qui ne permet pas de disposer des moyens de protection contre une éventuelle pandémie. Dans ces conditions, il est important qu'une doctrine soit rapidement établie pour que les éventuelles acquisitions de santé soient mises en œuvre afin de disposer d'un stock avant le deuxième semestre 2019. » En septembre 2018, vous étiez ministre des solidarités et de la santé : avez-vous eu connaissance des informations contenues dans cette lettre ? M. Bourdillon ou M. Salomon vous ont-ils saisie, voire alertée, au sujet du stock de médicaments antiviraux et de masques ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.