Je ne sais pas quels contrôles ont été réalisés auparavant. Je n'en ai pas l'historique, n'ayant pas accès aux archives de mes prédécesseurs. La réponse à la demande de vérifier les stocks, faite en 2017, nous est parvenue dix-huit mois plus tard : ô surprise, une grande partie de ces stocks n'était pas en état de fonctionner, et pas seulement les masques.
Je souhaite apporter un complément à ma réponse concernant les quantités commandées : outre les achats très importants que nous avons faits de notre côté, le 7 février, le conseil des ministres européens du 12 février a décidé d'organiser des achats groupés au niveau européen. L'Europe veut désormais parler à l'unisson pour l'achat des produits car des tensions apparaissent à cette date : il s'agit d'éviter une concurrence entre les pays.
Pour en revenir au contrôle des stocks, celui-ci fait partie des missions de l'EPRUS. Le travail de vérification n'a été entamé, de façon résolue, qu'en avril 2017 avec un courrier du DGS, soit avant que je n'arrive. Ces stocks énormes, répartis dans trois immenses entrepôts, posent des problèmes logistiques. On y a mélangé des masques avec des dates de péremption et d'autres sans date de péremption : c'est peut-être plus compliqué à gérer… Pour ma part, je fixe des orientations stratégiques dans un contrat d'objectifs et de performance, que je signe en janvier 2018 avec Santé publique France. Je leur demande spécifiquement de gérer, de faire tourner, de proposer des achats groupés : cela relève du rôle de la ministre.
Concernant les controverses, je suis partie le dimanche 16 février : je les ai donc suivies à la télévision. Je ne jetterai la pierre à aucun de mes collègues. Je peux simplement dire que, lorsque j'étais en fonction, je n'ai à aucun moment sous-estimé le risque et j'ai préparé notre système de santé en anticipation.