Intervention de Jean-Christophe Lagarde

Réunion du mardi 30 juin 2020 à 17h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

Madame la ministre, j'ai beaucoup de respect pour vous mais j'ai du mal à vous suivre. Vous venez de nous parler des doctrines à l'étranger, qui ne nous concernent pas. La doctrine française était d'avoir 1 milliard de masques ; or nous ne les avions pas. Votre cabinet se réunit avec les agences mais vous ignorez l'absence de stock jusqu'en janvier 2020. On apprend, dans un article paru dans Le Monde, que vous avez nommé un jeune généraliste officiant dans un village de 500 habitants dans la Marne, M. Dauberton, comme conseiller technique chargé de la sécurité sanitaire. J'imagine qu'il participait à ces réunions. Vous a-t-il alertée ? Avait-il la compétence, Le Monde affirmant qu'il n'avait pas de formation en la matière ?

Vous dites avoir beaucoup anticipé : on comprend mal dès lors pourquoi nous avons manqué de respirateurs, de masques, de surblouses, de sédatifs et pourquoi nous avons proportionnellement quatre fois plus de morts en France qu'en Allemagne. Les autorités politiques ont-elles tardé à réagir ? Ont-elles surveillé ceux qui avaient l'obligation de constituer des stocks ? Un préfet de région nous a répondu par la négative. Notre système de santé n'est-il pas excessivement centralisé, et donc trop long à réagir ?

Le 22 janvier, lorsque vous dites avoir changé d'attitude parce que vous vous rendez compte de la situation, 600 millions de masques sont inutilisables. Or votre DGS n'en commande que 100 millions, diminuant ainsi le potentiel de protection de la population. M. Salomon nous a expliqué qu'il voulait passer à un stock tournant et reconstituer progressivement le stock, sur plusieurs années. Lors de quelles réunions au ministère de la santé ces décisions ont-elles été prises ? Existe-t-il des comptes rendus ? Assumez-vous d'avoir pris le risque, en optant pour un stock tournant, de laisser les Français dépourvus de masques pendant trois, quatre ou cinq ans, le temps d'en racheter ? Manque de chance, c'est à ce moment qu'est arrivée la pandémie !

Enfin, M. Houssin, ancien directeur général de la santé, nous a fait part de son point de vue, à savoir l'impréparation de la France face à une pandémie. Depuis 2005, on savait qu'il y avait un risque et on souhaitait s'y entraîner : des exercices de type biotox, piratox ou des exercices pandémiques ont-ils eu lieu sous votre ministère ?

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