Intervention de Agnès Buzyn

Réunion du mardi 30 juin 2020 à 17h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Agnès Buzyn, ancienne ministre des solidarités et de la santé :

Je peux répondre sur la période où j'étais en fonction, donc jusqu'au 16 février. Dès lors que le test est mis au point par l'Institut Pasteur, mon objectif est de le déployer en urgence dans les hôpitaux dotés de services de référence. En janvier, l'épidémie est en Chine ; nous sommes au stade 1, avec pour objectif d'empêcher le virus d'entrer dans le territoire ou de l'endiguer. La doctrine est celle appliquée en Corée : il faut repérer les cas le plus vite possible pour pouvoir suivre les contacts. Pour repérer des cas, il faut être capable de faire le diagnostic, et donc disposer d'un test. Je demande, dès début janvier, que tout malade avec un syndrome grippal venant de Wuhan, puis de Hubei, ne se rende ni chez son médecin généraliste ni aux urgences : il doit appeler le 15, dont les services ont été renforcés, et se rendre dans un hôpital où il peut être pris en charge.

L'urgence, au moment où je suis en fonction, ce sont les hôpitaux et les tests pour repérer les cas et isoler les contacts. Progressivement, nous déployons les tests dans tous les hôpitaux dont les services de référence peuvent prendre en charge les malades à haut risque infectieux. Au moment où je pars, l'objectif est que tous les hôpitaux français aient accès aux tests. Il y avait alors quelques dizaines de suspicions de cas par jour et l'on faisait quelques dizaines de tests par jour. Je rappelle qu'il n'y avait eu que douze cas lorsque je suis partie.

Toutefois, j'avais anticipé le besoin de faire plus de tests. Lorsque le 30 janvier, j'ai rencontré à l'hôpital Bichat l'équipe ayant pris en charge l'un des premiers malades, je me suis rendu compte que le laboratoire chargé des tests était de type P3, autrement dit à haut niveau de sécurité. J'ai demandé au directeur général de la santé – une saisine est partie dès le lendemain – de dégrader en quelque sorte l'exigence de sécurité en ouvrant aux laboratoires P2 la possibilité d'effectuer des tests, afin que tous les hôpitaux de France puissent en faire. Des experts ont examiné la question. Nous n'étions pas encore, je le rappelle, en phase épidémique.

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