Intervention de Agnès Buzyn

Réunion du mardi 30 juin 2020 à 17h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Agnès Buzyn, ancienne ministre des solidarités et de la santé :

J'avais passé une journée épouvantable ; j'étais très fatiguée, et on m'accusait sur les réseaux sociaux de n'avoir rien vu, alors que c'était tout le contraire. Je me suis battue pendant un mois, au moment même où je défendais jour et nuit le projet de loi relatif à la bioéthique au Sénat, où je m'occupais de la loi sur les retraites et où je faisais face à la grève des hôpitaux menée par le collectif inter-urgences. Tout cela s'est déroulé sans que personne ne voie rien. Lorsque j'étais au banc au Sénat, j'étais en même temps en relation avec le Premier ministre et le directeur général de la santé pour gérer la crise. Ce que j'ai dit au Monde, c'est d'arrêter de dire que je n'avais rien vu. J'ai tout vu, et j'ai préparé, alors que cet article laisse penser que je ne l'ai pas fait. C'est pour cela que je voulais m'expliquer devant la représentation nationale, parce que j'ai senti le danger bien avant les autres. Le Premier ministre l'a d'ailleurs tout de suite perçu avec moi, il a été avec moi en permanence et m'a fait une confiance totale pendant cette période. J'ai travaillé main dans la main avec le Gouvernement, le MAE et le directeur général de la santé pour préparer et gérer au mieux la crise. Ce retour d'expérience permettra de voir si nous aurions pu faire mieux, mais dans Le Monde, je répondais aux réseaux sociaux et à cet article du Parisien qui se moquait de moi en disant que je n'avais rien vu.

Je n'ai plus aucun lien d'intérêt avec l'industrie pharmaceutique depuis que j'ai été nommée à l'Institut national du cancer (INCa) en 2011. J'avais déjà réduit ces liens lorsque j'étais présidente de l'IRSN ; en réalité, ils se sont limités à travailler avec deux laboratoires spécialisés sur une maladie mortelle, la leucémie myéloïde chronique, dans les années 1990. Les patients étaient alors greffés et un sur deux mourait, jusqu'à l'apparition en 2000 d'un médicament, le Glivec, qui a été déployé pour les sauver. Comme tous les spécialistes de cette maladie, j'ai travaillé avec les deux laboratoires qui fabriquaient ces médicaments pour proposer des traitements aux malades. Je n'ai donc plus de liens d'intérêt depuis très longtemps.

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