J'entends que vous avez anticipé, et j'entends ces dates, notamment celle du 24 janvier ; c'est en effet celle où les professionnels de santé reçoivent le premier mail sur la mailing-list DGS-urgent. À cette date, vous êtes apparemment en train de faire tout ce que vous pouvez pour que la réaction internationale soit plus rapide, même au niveau de l'OMS – vous vous plaignez du fait qu'elle réagisse un peu tard, le 30 janvier seulement.
Arrive alors ce rapatriement de plus de 200 ressortissants français de Wuhan à Carry-le-Rouet ; le but est de les tester rapidement afin d'éviter la propagation, à un moment où le nombre de reproduction de base (R0) de l'infection et la contagiosité de la maladie sont mal connus. Alors que les personnels chargés de faire les tests PCR demandent à ce qu'ils soient réalisés soit dans l'avion, soit à Istres, on le leur refuse. Vous demandez un comité de protection de personnes (CPP), démarche permettant de garantir le caractère éthique de ces tests dans le cadre de la recherche médicale. Mais nous sommes à ce moment-là dans une situation d'urgence thérapeutique – vous vous trouvez alors vous-même auprès du service de santé des armées. Pourquoi exigez-vous ce CPP, qui fait perdre plus de 24 heures au diagnostic et fait risquer une contamination plus importante, alors que le personnel de l'Institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses de Marseille (IHU Méditerranée Infection) est prêt, avec ses écouvillons, et vous demande depuis plusieurs heures – peut-être davantage – de lancer la démarche diagnostique ?
Je tiens enfin à souligner que vous avez beaucoup de courage à venir devant nous deux jours après une échéance électorale un peu difficile ; nous vous en remercions.