Intervention de Jean-Jacques Gaultier

Réunion du mardi 30 juin 2020 à 17h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Gaultier :

Madame la ministre, l'OMS a déclaré le 30 janvier que la situation constituait une urgence de santé publique de portée internationale – une expression où chaque mot a son importance. Vous nous avez signalé avoir cherché à obtenir des informations auprès du Dr Tedros, qui n'a pas répondu tout de suite. Dans ce cas, pourquoi ne pas avoir interrogé le professeur Didier Houssin, président du comité d'urgence sur le covid-19 de l'OMS ? Il est français, professeur de médecine, membre de l'Académie nationale de médecine et ancien directeur général de la santé, et s'est lui-même étonné du silence assourdissant du ministère de la santé.

Pour ce qui est des masques, vous avez déclaré fin janvier qu'il était inutile d'en acheter pour la population. Je connais des soignants de l'hôpital de Garches et même un professeur de médecine qui, début février, ont acheté sur leurs propres deniers le gel hydroalcoolique et les masques qui ne leur avaient pas été fournis. Pourquoi n'avez-vous pas passé une commande massive plus tôt que vous ne l'avez fait – je rappelle qu'une fois passées, les commandes ont mis du temps à arriver ? Pourquoi avoir détruit des masques qui, même périmés, auraient tout de même protégé ? L'essentiel n'était pas de parvenir à l'asepsie, mais de casser la chaîne de transmission.

Fin janvier, début février, les laboratoires étaient en mesure d'effectuer des tests virologiques RT-PCR : dès lors, pourquoi ne pas avoir testé la population plus tôt et plus massivement, comme cela s'est fait en Allemagne et en Chine ? En France, la décision de tester essentiellement les patients présentant des symptômes sévères et hospitalisés en réanimation a abouti à ce que 80 % des patients contagieux ne soient pas dépistés.

Enfin, le 16 février, vous quittez votre poste en déclarant que vous saviez. Mais que saviez-vous, au juste ? Qu'il n'y avait pas de risque et que le pays était prêt – auquel cas, vous avez commis une erreur – ou qu'il y avait un risque et que le pays n'était pas prêt – auquel cas, vous avez commis une faute ? Imaginez-vous, juste avant une guerre qui s'annonce, le ministre de la défense se présenter aux élections municipales ?

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