Intervention de Agnès Buzyn

Réunion du mardi 30 juin 2020 à 17h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Agnès Buzyn, ancienne ministre des solidarités et de la santé :

Les besoins évalués dans le rapport Stahl de mai 2019 le sont dans l'hypothèse d'une pandémie grippale dans laquelle il y aurait 20 millions de personnes atteintes en même temps de la grippe. On peut regretter de ne pas avoir 1 milliard de masques en stock au cas où une telle pandémie surviendrait, mais selon le rapport, ces masques sont faits pour être donnés aux malades, avec une boîte pour leur famille : s'il y a 20 millions de malades, il faut qu'il y ait une boîte de masques dans 20 millions de foyers français.

Or, étant donné sa mortalité, il n'a été à aucun moment envisageable de penser que le coronavirus pourrait atteindre 20 millions de Français. Ce serait démentiel ; je rappelle que pour 10 millions de cas dans le monde, 500 000 personnes sont mortes. C'est un autre type de virus. Personne ne peut imaginer que nous laissions évoluer une épidémie jusqu'à ce qu'elle touche 20 millions de personnes en France, et c'est pour cela que le confinement est la seule méthode. Le problème de ce virus, c'est qu'il se diffuse à la fois par des gouttelettes orales et par les mains. Le port du masque fait partie des gestes barrières tout autant que les solutions hydroalcooliques, mais surtout la distanciation physique et le fait de ne pas toucher les mêmes objets.

Quant à savoir si je regrette de ne pas avoir été informée de la pénurie de masques, je ne sais pas quelle aurait été ma réaction si cette information m'avait été transmise. Je ne veux pas refaire l'histoire a posteriori.

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