C'est durant votre passage au ministère que la doctrine a été modifiée, puis appliquée, et qu'il a fallu vérifier son fonctionnement effectif. Vous avez donc joué un rôle important.
La doctrine du SGDSN de 2013 prévoyait que les protections à destination des salariés devaient désormais être acquises par les employeurs. Jérôme Salomon était alors votre conseiller pour la sécurité sanitaire. Avez-vous instauré des contrôles pour vérifier le respect de cette décision dans les entreprises et les établissements de santé ? Avez-vous donné instruction aux ARS de le faire ? Avez-vous, comme la doctrine le prévoyait, demandé aux préfets de zones de défense de faire ces vérifications dans les établissements de santé et chez les employeurs ? Reste-t-il des traces de ces contrôles ?
Si ces contrôles avaient eu lieu, nous nous serions rendu compte que nous étions démunis bien avant la crise. Le préfet des Hauts-de-France a affirmé qu'ils n'avaient pas eu lieu. Nous ignorons en revanche s'ils ont été demandés et s'ils étaient de votre responsabilité.
Le ministre de la santé a-t-il une vision de l'état des stocks ? Avez-vous échangé avec MM. Graal et Vallet sur le sujet ? Le ministre de la santé est-il consulté concernant l'acquisition des stocks ou cela relève-t-il exclusivement de la responsabilité du DGS ?
Vous avez évoqué des exercices : Combien ont eu lieu ? Quelles en ont été les conclusions ? Était-on prêt ? Que fallait-il corriger ?
M. Salomon a affirmé avoir dû mettre hors-service 600 millions de masques pour péremption ou non-validité en 2018. Il a ensuite pris la décision de n'en commander que deux fois 50 millions. Cela vous paraît-il cohérent et raisonnable ? Cette décision ne faisait-elle pas courir un risque inconsidéré aux Français, sous prétexte de prévoir un stock dynamique ? Ces débats n'avaient-ils pas déjà eu lieu au ministère de la santé à votre époque, comme vous nous l'avez expliqué ?