Les transferts sanitaires ont obéi à une logique d'évaluation médicale et au souci d'apporter aux patients les meilleures conditions de réanimation, ce qui nous a conduits à déployer les capacités de réanimation supplémentaires que nous avons évoquées. Lorsque cela n'a plus été possible, les transferts étaient inévitables. Chaque patient a fait l'objet d'une évaluation très précise afin de déterminer son éligibilité au transfert, lequel est toujours une opération risquée.
Il est évident que la question du stock stratégique de masques peut se poser à nouveau ou, à tout le moins, celle des filières d'approvisionnement. Même si les établissements ne disposent pas d'un stock stratégique physique, il faut que les filières d'approvisionnement soient sécurisées. C'est une des leçons que nous pouvons tirer de cette crise, où nos établissements ont été de ce point de vue fragilisés.
J'insiste : la mobilisation exceptionnelle à laquelle nous avons assisté ne peut pas se reproduire indéfiniment. J'ai dû gérer de très nombreuses situations d'urgence ou de crise et j'ai pu constater que, chaque fois, les hospitaliers étaient au rendez-vous, mais ce ne sera plus possible si l'on n'améliore pas l'attractivité des carrières et si l'on ne s'interroge pas sur un certain nombre de modèles d'organisation et sur les conditions d'allocation de la ressource, autant de points qui sont au cœur du « Ségur de la santé ».
Cette crise a montré combien les personnels soignants et les personnels dits administratifs partagent la même vision. Les débats que nous avons à ce propos me semblent parfois assez éloignés de la réalité que nous vivons, des relations de travail vécues par l'ensemble des équipes hospitalières. Nous sommes hospitaliers avant tout, nous avons le même objectif – la meilleure prise en charge possible des patients, dont nous avons eu un très bel exemple dans le cadre des cellules de crise partagées et copilotées. C'est là encore une leçon de cette crise, mais qui n'a fait que confirmer ce qui existait déjà.
Les relations entre l'ARS et la préfecture ont été évidemment très intenses. Je tiens à souligner l'excellence de nos relations avec la préfecture. Chaque soir, nous étions en cellule de crise avec la préfète de région. Je salue la réactivité et l'efficacité dont ont fait preuve l'ensemble des services publics, sous la coordination de la préfecture de région, qui nous ont permis de surmonter bien des difficultés. Je ne peux que m'en féliciter.