Le rapport de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers, dont j'ai pris connaissance ce week-end, m'a un peu consterné. Mais je crois que vous devez auditionner le président de SAMU-Urgences de France ; je m'en tiendrai donc à deux points. Tout d'abord, nous avons été confrontés à une crise sanitaire sans précédent. À ma connaissance, les pompiers ne sont pas chargés de gérer ce type de crise, ni le problème crucial des lits de réanimation, pour la partie hospitalière, ou la prise en charge des patients en médecine de ville.
Ensuite, les SAMU, comme l'hôpital, ont été confrontés, que ce soit dans l'est de la France ou en Île-de-France, à une augmentation considérable du nombre des appels, qui a parfois quadruplé. Dans les SAMU, la mobilisation, non seulement des soignants, mais aussi des assistants de régulation médicale, de l'administration – qui a mis à disposition des lignes téléphoniques et du matériel supplémentaires – et des étudiants en médecine, qui ont été les premiers renforts, a été extraordinaire. Je citerai un simple chiffre. Alors que le nombre des appels a été multiplié par quatre dans certains SAMU, celui des appels vers le 18 a été multiplié au maximum, à ma connaissance, au niveau national, par 1,2. Si les SAMU avaient été réellement débordés et injoignables, les patients auraient immédiatement composé d'autres numéros d'urgence, et cela se serait vu... J'ajoute que les SAMU ont innové, en pratiquant ce qu'on appelle le « décrocher-raccrocher » : si l'appel n'avait pas un caractère d'urgence, ils raccrochaient et rappelaient le patient ultérieurement. Ce type de pratiques a contribué à une gestion correcte de la crise.
Enfin, la gestion des appels a permis d'éviter les files d'attente que l'on a pu constater dans les services d'urgence d'autres pays. Or, composées de patients potentiellement contaminants, ces files d'attente provoquent un accroissement du nombre de patients contaminés, donc une augmentation du nombre des patients en réanimation et, en définitive, même si la mortalité de cette maladie est faible, du nombre des décès.