Très clairement, la réponse apportée à la situation dans les EHPAD a été décalée dans le temps par rapport à l'attention portée, d'abord, à l'appareil hospitalier et à l'appareil sanitaire. Nous avons écrit très tôt au ministère que l'on voyait monter une inquiétude chez des directeurs et des médecins d'EHPAD. Les premières indications données par le ministre – sur le port du masque seulement lorsque les premiers cas de covid étaient avérés dans l'établissement, etc. – ont sans doute ralenti la mobilisation. Mais pouvait-on savoir ce qui se passait à partir du moment où on avait des difficultés dans la détection de la présence ou non du virus chez les résidents des établissements ? Qui plus est, la stratégie d'utilisation des équipements de protection a elle-même été flottante dans les premières semaines.
Il a fallu que nous intervenions, et nous l'avons fait aussi dans les médias, pour rappeler que les EHPAD ne devaient pas rester l'angle mort de la prise en charge du covid par l'État. C'était le cas au début du mois de mars. Nous l'avons dit avec force et cela a sans doute permis de révéler cette situation et d'accélérer sa prise en compte.