Intervention de Frédéric Valletoux

Réunion du mercredi 8 juillet 2020 à 15h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Frédéric Valletoux, président de la Fédération Hospitalière de France (FHF) :

Lorsque j'avais déclaré que nous étions au bord de la noyade, c'était pour accélérer les transferts de patients et pour lancer un appel à une mobilisation générale des professionnels de santé afin qu'ils se rendent dans les régions touchées, notamment le Grand-Est à l'époque, et l'Île-de-France où l'on voyait le problème arriver. Tous les matins, notre fédération démarrait la journée par une réunion d'une ou deux heures avec les chefs d'établissements des régions concernées. Les délégués régionaux faisaient le tour de France de la situation dans les régions, évidemment de manière plus longue et plus appuyée pour les plus touchées : nous avions ainsi un panorama à 360 degrés. Très vite, on nous a fait part, en tout cas dans le Grand-Est, des délais avant la décision d'évacuer des patients vers les pays voisins ou les régions de métropole qui pouvaient les accueillir. Par cette interpellation, nous avons voulu faire accélérer les choses.

Le système de la réserve sanitaire a montré de grandes limites pendant cette période. On l'a constaté plus tard en Île-de-France : si la plateforme Renforts-covid n'avait pas été montée par l'ARS d'Île-de-France et n'avait pas permis de mobiliser plusieurs milliers de professionnels d'autres régions ou qui s'étaient éloignés du soin –, l'Île-de-France aurait vécu plus difficilement l'épidémie. Voilà donc le sens de l'expression « au bord de la noyade ». Nous pensions que nous pouvions tenir mais qu'il fallait changer de braquet dans l'utilisation de certains moyens.

Je laisserai répondre Jean-Marie Woehl à votre question sur les respirateurs : il est médecin alors que je ne le suis pas, mais la question des matériels, est liée celle des femmes et des hommes. On peut toujours constituer des stocks de respirateurs, si nous n'avons pas les gens formés pour s'en servir, leur capacité d'utilisation restera limitée. L'enjeu est plutôt celui-là. Et la réflexion qu'on doit mener à moyen et long terme, c'est sans doute d'arrêter de réduire les capacités et le nombre de lits des services de réanimation, mais, au-delà, c'est surtout de former massivement des personnels.

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