Vos réponses nous sont très utiles pour apprécier en profondeur les difficultés que vous avez connues, car le discours « l'hôpital a tenu » ne nous aide pas beaucoup à anticiper la suite. Dire que cela a été « un foutoir sans nom » et de quelle manière, afin que cela ne se reproduise pas, me paraît tout à fait nécessaire. Nous avons voté une loi d'état d'urgence sanitaire qui, rétrospectivement, nous paraît incomplète. On aurait pu considérer que c'était une loi d'état d'urgence pandémique, mais sur le plan sanitaire, on a constaté des non-recours aux soins, des problèmes dans la continuité des soins et des thérapies ; il y a eu beaucoup de morts à domicile, des malades qui ne se sont pas présentés aux urgences.
J'aimerais savoir de quelle manière vous étiez préoccupés de la continuité des soins ? Le fait que les hôpitaux soient sur le pied de guerre a pu conduire à ce que beaucoup moins de patients que d'ordinaire se présentent aux urgences, et entraîner des situations compliquées.
Je voudrais également savoir comment vous avez travaillé avec les pompiers : nous avons appris par voie de presse qu'un rapport des sapeurs-pompiers de France laissait entendre qu'ils avaient été assez largement écartés de la gestion de la crise et qu'ils constataient eux-mêmes le grand bazar dans le « qui fait quoi » et dans l'articulation entre les préfectures et les ARS. J'aimerais d'ailleurs avoir votre point de vue sur ce point.
Enfin, parmi les difficultés rencontrées, vous avez évoqué le cloisonnement ville/hôpital : de votre point de vue la médecine de ville a-t-elle été au rendez-vous de cette crise pandémique ?