Intervention de Frédéric Valletoux

Réunion du mercredi 8 juillet 2020 à 15h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Frédéric Valletoux, président de la Fédération Hospitalière de France (FHF) :

Vous avez été plusieurs à évoquer les stocks de masques,. Tous les directeurs, tous les établissements, ont reçu la circulaire de 2013 qui instaurait un changement dans la gestion des stocks de masques, créant un stock stratégique et renvoyant aux établissements la responsabilité de stocks qui ne sont pas des stocks courants, mais doivent néanmoins être considérés comme tels : il s'agit de stocks plus importants qu'un emploi au jour le jour, mais ce ne sont pas non plus des stocks en cas de pics d'épidémie d'ampleur inédite et historique. La Fédération hospitalière n'a pas pour objet de doubler le travail d'observatoire de la gestion des différents équipements que peut faire le ministère de la santé au travers des ARS. Tous les établissements avaient un stock qui leur a d'ailleurs permis de faire face. Mais quand les besoins explosent, le stock qui est habituellement prévu pour un mois ou deux, est utilisé en quinze jours. Ces stocks ont filé très vite et ce qui a été le plus angoissant pour les hospitaliers dans les premières semaines, et peut continuer à l'être, c'est de se demander quand les nouveaux stocks vont arriver.

Nous avions interrogé dès le 28 février les fournisseurs habituels sur leur capacité à faire face à un besoin croissant de masques : les réponses que nous avions obtenues étaient qu'« à ce jour, les titulaires des marchés Resah – Réseau des acheteurs hospitaliers, une des centrales d'achat des hôpitaux – ne livrent plus sur ordre du ministère de la santé qui va prioriser les commandes. Les établissements auront donc un retour directement du ministère de la santé ou de leur ARS ». Donc, dès fin février, les établissements qui cherchaient à savoir auprès de leurs fournisseurs habituels, s'ils pouvaient reconstituer leurs stocks, recevaient pour réponse qu'on ne pouvait rien leur dire et que désormais il fallait voir avec le ministère.

Je cite leur réponse en ce qui concerne les masques, tous les types de masques : « L'UGAP (Union des groupements d'achats publics) n'est plus en mesure d'approvisionner aux conditions de ces marchés la sphère publique et notamment les hôpitaux. Santé publique France a directement pris en charge à l'échelle nationale et en lien avec l'État et ses services cette typologie de fournitures, » Cette réponse date du 28 février. Vous imaginez aisément l'angoisse du directeur, des responsables des communautés médicales dans les établissements, si à partir de fin février, ils n'obtenaient plus de réponse de leur fournisseur habituel. Ils ont vécu sur leurs stocks. Je ne peux pas vous dire quel était l'état des stocks de tel ou tel hôpital le 28 février.

Personne n'envisageait il y a encore quatre ou cinq mois un plan blanc de cette ampleur, qui dure plus de trois mois, Les plans blancs que nous connaissons résultent d'accidents, d'attentats ou de catastrophes naturelles, et les hôpitaux depuis 2013 n'ont jamais été pris de court de masques ou d'équipement. Cette fois, les données étaient différentes.

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