Si l'hôpital a vu arriver un afflux aussi important de patients, n'était-ce pas justement parce qu'on avait privé les médecins généralistes de toute possibilité d'accompagnement de leurs patients sur le plan thérapeutique ?
Vous avez très bien décrit, cher confrère, le partenariat très étroit mis en place– je le confirme devant mes collègues – entre le 15 et le 18. Ce qui s'est passé en Alsace, et qui a été assez remarquable, découle peut-être de ce que nous avions eu à connaître en 1992 avec le crash du Mont Sainte-Odile. D'autres territoires pourraient s'inspirer de ce modèle.
J'en viens au partage du pilotage entre l'agence régionale de santé et la préfecture. Même s'il y avait des réunions plusieurs fois par semaine, dans cette crise majeure pour laquelle notre président a utilisé une sémantique de guerre n'aurait-il pas fallu laisser au ministère des armées la main sur le ministère de la santé ?
M. Lamine Gharbi, que nous recevrons aussi, s'est étonné de l'évacuation de certains patients de Mulhouse vers Marseille et Toulon, alors que soixante-dix lits de réanimation étaient mobilisables à Strasbourg, Metz et Nancy. Était-ce la réalité, au moment où il l'a dit ? Si c'est vrai, était-ce raisonnable ?