Les grands oubliés de la crise, les hôpitaux, ont tenu. Des grands secteurs ont vacillé et failli s'écrouler, notamment les aides à domicile et les transports sanitaires et je pense en particulier aux ambulances et au financement des ambulanciers privés. Quel regard portez-vous sur cette organisation évidemment très paupérisée, et sur la médecine de ville au sein de laquelle, si beaucoup de cabinets médicaux sont organisés, d'autres étaient relativement isolés.
Vous avez dit que les EHPAD qui dépendent directement des hôpitaux ont mieux résisté à la crise. Quel regard portez-vous sur les autres ? On a le sentiment que c'est un peu un aigle à deux têtes, avec une codécision santé-collectivités territoriales. Élu de la Meuse en région Grand-Est, j'ai bien vu les réactions très différentes selon les EHPAD. Il y a vraiment un certain nombre d'enseignements à tirer.
Enfin concernant la gouvernance des hôpitaux, on a le sentiment que rien n'est démocratique dans l'organisation actuelle : on ne sait pas à qui ils rendent réellement des comptes. Je ne dis pas que cela s'est mal passé, mais en matière de gouvernance, d'association de votre personnel, d'association des collectivités territoriales, comment imaginez-vous une gouvernance pour demain ? Notre proximité avec l'Allemagne nous a montré que l'organisation du système de santé y était sans doute plus pertinente.