Intervention de Jean-Paul Hamon

Réunion du jeudi 9 juillet 2020 à 10h30
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Jean-Paul Hamon, ancien président de la FMF :

Nous nous sommes instruits en suivant les auditions de votre commission ; j'ai ainsi appris qu'Agnès Buzyn avait senti les choses dès le 10 janvier. Pourtant, nous n'avons été convoqués pour la première fois au ministère que le 18 février, par Olivier Véran. Par ailleurs, il était prévu que les kits de protection destinés aux médecins libéraux comportent des charlottes, des masques FFP2 et des surblouses. Mais nous n'avons rien vu de tout cela.

Le 27 février, les médecins de l'Oise qui gèrent les maisons médicales de garde ont menacé de se mettre en grève car ils n'avaient toujours pas de masques FFP2 – alors que l'Oise était déjà bien touchée. Je suis intervenu auprès du ministère et les masques FFP2 sont arrivés à 19 heures. Les maisons de garde qui ouvrent à 20 heures ont donc rencontré les plus grandes difficultés à se les procurer.

Le 26 février, nous avons averti le ministère qu'un match de football allait se tenir à Lyon, alors qu'un cluster avait été identifié aux Contamines. Il nous a été répondu que les experts estimaient qu'il n'y avait aucun risque. Le match Lyon-Juventus s'est donc tenu le 26 février. Mieux, un match Lyon-Saint Étienne s'est ensuite déroulé le 1er mars ! Il y a donc eu un brassage de la population d'Auvergne-Rhône-Alpes, et l'Union régionale des professionnels de santé libéraux, l'URPS, a démontré une recrudescence des cas dans cette région quinze jours plus tard.

Le 3 mars, alors que nous manquions de masques partout, Macopharma, une entreprise de Tourcoing, continuait à en vendre à l'étranger. Dans le même temps, un pharmacien de Clamart qui avait réussi à se procurer très aisément 4 000 masques FFP2 apprenait qu'il ne pouvait pas les vendre. Il les avait payés cher, et la merveilleuse administration française l'a obligé à les rendre à son fournisseur, sans que nous puissions en bénéficier. Voilà la réalité des dates… Nous nous sommes donc retrouvés sans masques, alors que 4 000 étaient à notre disposition.

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