S'agissant de la réponse territoriale, nous nous sommes débrouillés. C'est ce qui remonte de tous les témoignages du terrain. Nous nous sommes retrouvés sans aide de l'État, en particulier de ses services déconcentrés. Heureusement que les médecins libéraux ont pris la main, aidés par les collectivités locales qui ont mis des locaux à disposition pour créer des centres covid et ont aidé à la distribution de marques FFP2, et par nombre d'entreprises du voisinage, qui ont accompagné les médecins en leur fournissant des masques. Heureusement que nous avons eu cette agilité sur le terrain ! Nous avons fonctionné en mode dégradé, et il s'est avéré que ça fonctionnait très bien, parce que nous n'avons pas demandé les autorisations, ni respecté les règlements et les lois au pied de la lettre. Il faudrait toujours fonctionner ainsi.
Comme d'habitude, on a demandé aux Français d'aller à l'hôpital pour tout. On leur a dit d'appeler le 15 et de se rendre à l'hôpital en cas de suspicion de Covid-19 ou pour se faire tester, alors que seuls quelques hôpitaux pouvaient effectuer les tests – leur nombre s'est ensuite élargi. Tout a été centré sur la prise en charge hospitalière. Il faudrait organiser les choses à l'inverse : au lieu d'affirmer, à l'instar du Premier ministre, qu'il fallait rester chez soi et ne pas se rendre chez son médecin traitant – avec les conséquences que l'on connaît – il aurait fallu orienter les cas suspects non graves vers une prise en charge de proximité.