Intervention de Jean-Paul Ortiz

Réunion du jeudi 9 juillet 2020 à 10h30
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF :

Bien entendu. Mais quelqu'un a-t-il fait passer le message selon lequel les médecins libéraux étaient organisés pour bien accueillir leurs patients ? Nous le faisions lorsque nous avions un patient au téléphone. Tous les cabinets se sont organisés. Nous avons condamné un siège sur deux. Nous avons fourni des masques. C'est la raison pour laquelle les propos de Mme Bachelot m'ont mis hors de moi. Dans mon cabinet, nous avions déjà commandé, par anticipation, des boîtes de cinquante masques – que nous avions payées le tiers de ce qu'elles valent aujourd'hui. Tous les médecins se sont organisés. Certains ont demandé à leurs patients d'attendre sur le parking et de n'entrer qu'un par un dans le cabinet. Mais quand le Premier ministre invite la population à ne pas se rendre dans les cabinets médicaux parce que c'est dangereux, elle n'y va pas. C'est un vrai problème.

La logistique de distribution des masques a été une catastrophe. J'avais le cabinet du ministre de la santé tous les jours au téléphone, il m'affirmait que ce n'était qu'une affaire de jours avant que je reçoive des masques chirurgicaux et FFP2. Mais ils n'arrivaient pas ! Il y avait un décalage de huit à quinze jours entre les promesses du cabinet et ce que nous vivions sur le terrain.

Enfin, Mme Bachelot indique que nous devrions être équipés. Nous le sommes déjà au quotidien. Qui plus est, je rappelle qu'elle avait constitué un stock de 1,7 milliard de masques. Mais il a disparu et nous avons attaqué la crise avec un peu plus de 100 millions de masques. Que s'est-il passé ? Était-ce insensé d'avoir constitué un tel stock ? À qui était-il destiné ? Mme Bachelot avait-elle anticipé qu'il y aurait une épidémie et qu'il faudrait doter les professionnels de santé ? Nous sommes équipés pour le quotidien, mais nous venons de vivre une situation extrêmement particulière. En cas d'épidémie de cette sorte, il est de la responsabilité de l'État de protéger ses soignants. En tant que médecin libéral conventionné, j'assure une mission au public même si je ne suis pas dans une logique de mission de service public. Les services de l'État ont une mission de gestion et de prévision.

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