Intervention de Jean-Paul Hamon

Réunion du jeudi 9 juillet 2020 à 10h30
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Jean-Paul Hamon, ancien président de la FMF :

Donnez-nous des moyens et laissez-nous travailler ! L'utilisation de masques Décathlon dans les services de réanimation illustre la réactivité des médecins. Imaginez, en temps de paix, que les réanimateurs aient demandé à l'administration l'autorisation d'utiliser de tels masques : nous y serions encore !

Les médecins se sont organisés. Ainsi que l'indiquait Jean-Paul Ortiz, nous avons condamné un siège sur deux dans nos salles d'attente. Nous avons installé des parois en plexiglas dans nos secrétariats. Nous nous sommes débrouillés avec les entreprises, qui nous ont donné des masques. Nous avons démarché des entreprises de peinture, de menuiserie, de bricolage, de lunettes. Nous nous sommes débrouillés avec nos moyens.

Pour revenir à 2009, Mme Bachelot avait effectivement un stock de masques. Mais j'ai assisté à la préparation des fameux « vaccinodromes » : on pensait, en haut lieu au ministère, que les médecins généralistes n'avaient pas de réfrigérateur dans leurs cabinets et qu'ils ne pourraient donc pas faire dix doses avec un flacon. Nous avons donc eu droit aux fameux « vaccinodromes », qui ont vacciné 6 millions de personnes quand chaque année, les médecins généralistes en vaccinent 12 millions sans faire de bruit ! Nous sommes restés avec 94 millions de doses de vaccin sur les bras. En osant nous critiquer comme elle l'a fait devant votre commission, alors que plus de 5 000 médecins ont été contaminés et que 51 sont morts, dont 46 médecins libéraux, Mme Bachelot s'est mise de nombreux médecins à dos. Nous attendons des excuses. Ce qu'elle a osé dire va laisser des traces.

Les médecins se sont organisés. Mais nous avons retrouvé la même administration qu'en 2009 : elle a méprisé la médecine libérale, elle a oublié de nous fournir des masques et elle a détourné les patients des cabinets vers le centre 15 et vers les pharmacies, en les incitant à aller y faire renouveler leurs ordonnances. J'ai dû rappeler des patients, dont une qui était leucémique sous anticoagulants, pour les convaincre de venir me voir.

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