Intervention de Valérie Duthil

Réunion du jeudi 9 juillet 2020 à 10h30
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Valérie Duthil, vice-présidente de MG France :

La peur ne fonctionne pas comme système d'éducation d'une population. Sinon, plus personne ne fumerait. L'éducation thérapeutique se développe depuis quelques années, nous savons que ce n'est pas en faisant peur à quelqu'un que l'on obtient des résultats. Nous avons besoin d'information et d'éducation. Si l'on fait peur, on laisse le champ libre au déni et la population parle de complot et de mensonges, ne croit plus ce qu'on lui dit, cesse de porter un masque et part en vacances, délaissant les mesures barrières. Sortons de la peur, explicitons la situation et donnons de l'information. Ma secrétaire m'a fait part de l'apparition de cas à Oléron, mais elle ne savait pas d'où venait l'information, ce sont des propos rapportés. Sans information, les patients et certains professionnels de santé s'inquiètent et finissent par faire courir des bruits. Il faut donc plus de transparence, et une information qui circule mieux.

Dans les EHPAD, nous avons rencontré des difficultés. Certes, nous nous sommes rapidement organisés. Nous avons tenté de gérer certains cas par téléphone et de centraliser les informations auprès de notre confrère coordonnateur afin qu'un seul médecin se rende dans ces établissements. Pour autant, nous avons été confrontés à des difficultés de gestion de nos patients – pas tellement en raison du Covid-19, car nos EHPAD ont été bien protégés, mais pour le reste. En temps normal, quand un patient doit être hospitalisé, nous mettons tout en œuvre pour ne pas le faire passer par les urgences. Mais pendant le confinement, nous n'avons jamais pu faire hospitaliser directement un patient, on leur a imposé le passage aux urgences, ce qui s'est avéré catastrophique pour les personnes âgées. Nous avons essayé de les traiter autant que possible sur place, mais nous avons alors été confrontés à l'interdiction d'utilisation d'un certain nombre de molécules. Nous avons ainsi été mis en difficulté pour gérer les décompensations respiratoires, puisque nous n'avons plus accès à la Ventoline en médecine de ville. Nous avons également éprouvé des difficultés dans la gestion des soins palliatifs, face aux pénuries d'approvisionnement en midazolam.

En somme, nous avons été confrontés à des difficultés majeures dans la gestion des EHPAD – pas tant pour le Covid-19 que pour le reste, dans la zone dans laquelle j'exerce. Nous avons besoin d'aide dans ce domaine.

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