Intervention de Philippe Vermesch

Réunion du jeudi 9 juillet 2020 à 10h30
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Philippe Vermesch, président du SML :

Outre ce qu'ont répondu mes confrères au sujet de la téléconsultation, il faut se méfier de l'industrie. En effet, il y a un ONDAM et même s'il est appelé à évoluer, notre budget n'est pas illimité. Si l'industrie intervient, il n'y aura plus de parcours de soins. Ce sera un libre-service qui aura pour effet de favoriser le développement de certaines pathologies.

La demande de création du numéro 116-117 est unanime.

S'agissant de la gestion de crise, il faut utiliser ce qui existe déjà. En l'occurrence, la permanence des soins. Il y a aura à coup sûr une troisième crise à gérer. Le Ségur de la santé prévoit d'augmenter les salaires des médecins hospitaliers de façon très conséquente, ce qui entraînera un effet d'aubaine. Les jeunes, qui sont déjà très frileux pour travailler en libéral, opteront encore davantage pour le salariat, ce qui créera un creux démographique alors que la médecine libérale soigne deux tiers des Français.

Le bilan sanitaire hors covid sera surtout statistique, car il sera difficile de l'analyser.

J'ai déjà évoqué la coordination des informations entre les cabinets médicaux, qui serait facilitée grâce à un système simple. Peut-être la Caisse pourrait-elle créer une application.

Nous n'avons reçu aucune formation à la gestion de crise sanitaire au cours de nos études. On peut se porter volontaire pour participer à certains exercices, mais c'est loin d'être le cas de tous les médecins.

S'agissant de la liberté de prescrire, la situation est parfaitement anormale. Nous ne pouvons plus prescrire certains antiacides. Certains médicaments étaient utiles pour soigner les patients, nous ne les avons plus.

Enfin, je vous rappelle que des accords ont été passés entre les hôpitaux publics et les cliniques privées, pour que celles-ci subviennent aux besoins des autres. Permettez-moi de vous lire un SMS que j'ai reçu le 1er avril d'un praticien qui fait partie de mon syndicat : « L'hôpital public François Quesnay, référent hôpital covid, demande sur injonction de l'ARS d'annuler toutes les opérations habituelles sous anesthésie générale à la clinique, pour avoir le maximum de lits libres pour les covid + sans besoin de réanimation. Il lui demande aussi d'assurer ses urgences viscérales et orthopédistes non covid. On tourne en rond sans rien faire, car François Quesnay envoie ses urgences vers l'hôpital public de Meulan-Les Mureaux ». La clinique n'a jamais reçu un cas de l'hôpital !

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