Intervention de Katia Julienne

Réunion du jeudi 16 juillet 2020 à 10h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Katia Julienne, directrice générale de la DGOS :

Je souhaite d'abord saluer l'engagement des soignants et de l'ensemble des professionnels qui concourent au fonctionnement de notre système de santé. Ils ont réalisé un effort exceptionnel.

Je voudrais ensuite souligner deux points de méthode qui ont eu leur importance dans le cadre de la gestion de la crise.

Nous avons d'abord veillé à entretenir des rapports renforcés et fréquents avec l'ensemble des acteurs avec lesquels nous avons l'habitude de travailler, notamment les directeurs généraux des agences régionales de santé (ARS), que nous avions tous les soirs à 20 heures au téléphone, mais aussi les fédérations hospitalières, les conférences hospitalières, les médecins généralistes, France Assos Santé, les responsables de la psychiatrie et les organisations syndicales – cette liste n'est pas exhaustive. Il était important que nous resserrions les liens avec eux, d'une part pour leur transmettre les recommandations que nous avions régulièrement à diffuser, et d'autre part pour obtenir des retours très rapides à propos de ce qui se passait concrètement sur le terrain et des difficultés qu'ils rencontraient. Nous avons fait de même avec la direction générale de la santé (DGS) et les sociétés savantes, dont je tiens à souligner la qualité des réponses et la très forte réactivité pendant toute la durée de l'épidémie.

Ensuite, pendant la crise, la DGOS a mis au service de la DGS non seulement sa capacité à activer l'offre de soins, mais aussi une partie de ses équipes qui ont rejoint les différents pôles constitués par la DGS pour renforcer ses organisations, notamment le pôle recherche et innovation, le pôle ressources critiques et le pôle masques. Les ARS comme les administrations centrales ont su montrer l'agilité de leurs organisations.

Nous nous sommes aussi efforcés d'accompagner l'évolution de l'organisation du système de santé, et de lever les freins à ces évolutions. On peut citer à ce propos la déprogrammation immédiate des interventions chirurgicales non urgentes, décidée le 12 mars dernier, mais aussi les autorisations exceptionnelles de réanimation accordées notamment au secteur privé, ou encore l'ancrage sanitaire mis en place pour mailler les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) afin de renforcer leurs liens avec le système de santé.

En matière de ressources humaines, nous avons pris des mesures visant à faciliter les réaffectations, le volontariat et les mises à disposition de professionnels pour renforcer les établissements publics ou privés en fonction des besoins, notamment en réanimation. La garde des enfants des soignants a fait l'objet d'une forte coopération interministérielle, qui leur a permis de se consacrer à l'organisation de la continuité des soins. La garantie de financement a été mise en œuvre très vite pour que tous les établissements, quel que soit leur niveau d'activité, puissent continuer à payer les salaires et les charges, afin de pouvoir poursuivre leur activité.

Enfin, le virus circule toujours et nous devons nous préparer pour un éventuel rebond, quelle qu'en soit l'ampleur. Depuis le mois de juin dernier, nous échangeons avec les sociétés savantes et les représentants des professionnels – en particulier les réanimateurs – pour tirer ensemble les enseignements de la gestion de crise. Nous devons prendre appui sur ce qui a fonctionné, mais aussi poser des questions de fond : quel est le bon niveau capacitaire des soins critiques en France, dans les semaines qui viennent mais aussi à plus long terme ? Quelles sont nos capacités d'élasticité en matière de places en réanimation – ce que certains appellent la « réanimation éphémère » ? Les établissements ont été capables d'ouvrir un nombre de places très important par rapport à leurs capacités initiales.

Il est donc essentiel de documenter ce qui s'est passé pour en tirer les leçons ; nous le faisons également pour la ville en dialoguant avec les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), pour analyser la manière dont elles se sont organisées face à l'épidémie de Covid-19. Il était important que nous conduisions ces échanges « à chaud », afin de nous préparer au mieux à ce qui nous attend.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.