Nous avons été contraints d'organiser une régulation centralisée des médicaments pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, nous avons été confrontés à des niveaux de consommation très importants de propofol et de curare qui, comme l'a dit Mme Julienne, ont été multipliés par dix ou vingt et parfois beaucoup plus pour ce dernier produit.
Ensuite, nous avons constaté qu'un certain nombre d'établissements ont stocké des médicaments, ce qui a mis à mal l'équité de la distribution et nous a amenés à partir du mois de mai à répartir équitablement ceux qui étaient disponibles sur l'ensemble du territoire, chaque semaine, en lien avec l'ANSM, l'ensemble des conférences, des fédérations et des ARS, et à organiser des achats d'État permettant de disposer de la masse critique nécessaire pour faire venir en France des commandes de propofol ou de curare qui auraient pu partir ailleurs compte tenu des commandes perlées des établissements. Ce système est aujourd'hui en extinction et, le 1er août, les établissements reprendront leurs commandes propres.
Un outil nous permet aujourd'hui d'avoir une vision de l'ensemble des stocks de curare, de propofol ou de midazolam dans chaque établissement et, ainsi, d'en disposer à un niveau suffisant. Les ARS dotent les établissements de manière à ce qu'ils aient un à deux mois de stocks de ces médicaments utilisés en réanimation. Sur le plan national, nous aurons reconstitué au mois d'août un stock de ces médicaments permettant de prendre en charge deux fois plus de patients qu'au cours de la vague épidémique du printemps.