Intervention de Katia Julienne

Réunion du jeudi 16 juillet 2020 à 10h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Katia Julienne, directrice générale de la DGOS :

La question de l'organisation et de la coordination des soins de ville est discutée au sein du Ségur de la santé dans le cadre du pilier « Organisation territoriale ». Nous souhaitons développer les CPTS, au travers des 578 projets en cours. Mais nombre de professionnels plaident en effet pour le renforcement des équipes de soins primaires. Les échanges sur ce point se poursuivent. Il existe différents leviers permettant de renforcer la coordination, sachant qu'au moins dans un premier temps, tous les professionnels n'ont pas forcément envie d'intégrer une CPTS. Il faut par conséquent leur proposer une palette d'outils pour les aider à s'organiser en ville.

Il va m'être difficile de répondre à propos du rôle des ARS en matière de prévention, cette dernière relevant de la DGS, et non de la DGOS. En revanche, leur rôle en matière d'organisation territoriale de l'offre de soins est majeur. À cet égard, elles ont du reste accompli un travail remarquable, y compris s'agissant de la coopération entre établissements publics et privés. Plusieurs d'entre elles ont par ailleurs mis en place des plateformes de renforcement en ressources humaines qui ont joué un rôle fondamental pour les équipes en difficulté.

Compte tenu de la difficile situation de l'hôpital public ces derniers mois, le Président de la République a annoncé un investissement massif. Un accord portant sur la revalorisation des salaires des professionnels, tant médicaux que non médicaux, a d'ailleurs été signé lundi dernier.

L'annonce par le Premier ministre d'un investissement de 6 milliards d'euros revêt en outre une importance particulière alors que certains établissements ont besoin de procéder à des investissements et à des recrutements eu égard au nombre de postes vacants. Au-delà des lits, nous avons en effet avant tout besoin de professionnels, ce qui impose notamment de renforcer l'attractivité des métiers concernés, et notamment de ceux d'infirmières, d'aides-soignantes et de kinésithérapeutes. Les efforts actuellement faits sont très importants, afin d'aider l'hôpital public à bien fonctionner.

Ces très bonnes nouvelles n'excluent pas d'autres réflexions que vous avez évoquées, les uns et les autres, en matière de simplification, d'organisation interne des établissements ou de droit des autorisations.

Quels enseignements peut-on tirer de cette crise ? Il y a ceux qui concernent la façon dont nous nous préparons afin de faire face à un éventuel rebond, que nous avons largement mentionnés, et ceux qui portent sur le fonctionnement global de notre système de santé.

Les liens entre la ville et l'hôpital revêtent une importance particulière : ceux qui se sont spontanément noués autour de la régulation médicale constituent une source d'espoir pour la suite, et en particulier pour la prise en charge des soins non programmés.

La télésanté a par ailleurs pris une place majeure : le nombre de téléconsultations pendant la crise place désormais la France en troisième position derrière les États-Unis et la Chine. Même si la télémédecine ne saurait se substituer au face-à-face, au colloque singulier avec le patient, elle doit trouver sa place dans la relation entre un professionnel de santé et son patient.

Nous devons, afin de les améliorer, renforcer la territorialisation de nos politiques d'offre de soins, notamment en matière d'investissements. Certains acteurs plaident même en faveur d'un projet territorial, l'administration centrale se bornant à proposer des outils avec une très large marge d'adaptation. Il s'agit de faciliter les liens entre la ville, l'hôpital et le médico-social. La maille retenue devra quoi qu'il en soit être la plus proche possible des professionnels et des patients.

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