Mes chers collègues, nous auditionnons le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), le colonel Grégory Allione, qui est aussi directeur départemental du service d'incendie et de secours (SDIS) des Bouches-du-Rhône. Nous allons également entendre le médecin-colonel Patrick Hertgen, vice-président de la FNSPF chargé du secours d'urgence aux personnes et du service de santé et de secours médical, qui exerce actuellement comme médecin sapeur-pompier à la brigade des sapeurs-pompiers de Paris.
Dans les situations de crise, les sapeurs-pompiers sont au front. Ils font face aux urgences, en liaison avec les préfets et les départements. Or, récemment, différents éléments d'un rapport consacré à la crise sanitaire sont parus dans la presse, extraits d'un retour d'expérience de la gestion de la crise sanitaire du point de vue de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers. Ce document portait de très vives critiques sur l'organisation de la gestion de crise. Vous nous avez fait parvenir la synthèse finale, qui apporte des nuances sur lesquelles nous reviendrons, et que vous aurez l'occasion d'exposer ; il n'en demeure pas moins que s'exprime ainsi un malaise des sapeurs-pompiers, qui se sont sentis mis de côté dans la réponse à la crise sanitaire. À lui seul, ce point, qui peut paraître paradoxal, mérite toute notre attention.
Avant de vous donner la parole, messieurs, je vais vous demander de prêter serment. En effet, l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires impose aux personnes auditionnées par une commission d'enquête de prêter le serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Je vous invite donc à lever la main droite et à dire : « Je le jure ».