Intervention de Éric Ciotti

Réunion du mardi 21 juillet 2020 à 12h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Ciotti, rapporteur :

Permettez-moi tout d'abord, de rendre hommage à l'action individuelle et collective des sapeurs-pompiers. Nous avons la chance d'avoir un modèle de sécurité civile qui, dans bien des circonstances, a fait la preuve de son efficacité. Je puis en témoigner pour l'avoir observé à maintes reprises au niveau local – et ce n'est pas parce que j'ai présidé pendant neuf ans le SDIS des Alpes-Maritimes que je manque d'objectivité. Les questions qui peuvent se poser tiennent non pas à un défaut d'action ou à quoi que ce soit qui serait de leur fait, contrairement à d'autres institutions, pour lesquelles la question mérite d'être abordée, mais visent plutôt à savoir pourquoi vous n'avez pas été davantage mobilisés, car vous êtes toujours en première ligne dans les crises, et nous connaissons votre efficacité.

Sur la forme, nous avons reçu hier votre synthèse de ce rapport qui a beaucoup fait parler. Les termes les plus saillants, peut-être inutilement polémiques, ont disparu : pourquoi ce premier projet a-t-il été transmis, puis modifié ? Contenait-il des erreurs ?

Ensuite, vous formulez des propositions de réforme qui doivent être les leçons à tirer de cette crise, notamment s'agissant des numéros d'appel. Nous avons entendu les médecins, notamment les syndicats de médecins libéraux, qui défendent le 116 117 pour un service d'accès aux soins différent d'un numéro d'urgence. Nous avons également entendu les urgentistes, la semaine dernière, qui défendent le principe du numéro unique en avançant un argument qui, quand on n'est pas soi-même médecin, peut s'entendre : quand on effectue la régulation, il faut être en mesure d'évaluer la gravité d'un appel car, derrière une demande banale, peut se cacher une pathologie naissante très grave, par exemple d'ordre cardiaque. Dans cette logique, il faudrait donc avoir immédiatement au bout du fil un professionnel : en somme, plus le système est centralisé, mieux c'est. Que répondez-vous à cet argument ?

J'aimerais avoir connaissance des éléments précis qui vous ont permis de parler de saturation. Vous en citez certains, notamment concernant la durée d'attente avant que l'on décroche.

Quel modèle vous paraîtrait le plus pertinent en matière de gestion de crise, à la fois au niveau central et au niveau local. Au niveau central, il y a eu le ministre de l'intérieur et le ministre de la santé, et une multiplication des cellules de crise : plusieurs des personnes qui vous ont précédées en audition ont soulevé le problème posé par l'absence d'un pilotage unique. De même, au niveau local, la dualité ARS-préfet fait débat : elle a été la source de difficultés – que vous soulignez dans votre rapport –, dans certains territoires. Pourriez-vous nous fournir quelques éléments prospectifs, mais aussi les éléments précis, d'ordre technique, qui vous ont conduits à dresser cette analyse très critique de la gestion de la crise ?

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